Notes bibliographiques., ill., annexes.
Sommaire
Résumé
L’originalité de l’ouvrage est posée d’emblée dans le prologue. CG veut suivre « la rumeur de Dieu », c’est-à-dire « les efforts pathétiques d’un Dieu, ébranlé par la brusque accélération de l’Histoire, pour tenter, par-delà la Révolution et la Charte, de renouer l’alliance passée avec les rois de France [...] un Dieu précaire, aux paroles évasives, entièrement dépendant de l’attention que lui prêtent ses fidèles [...] pressent son impuissance à retourner le cours de l’Histoire qui détache inexorablement les hommes d’Occident de leurs liens avec le sacré » (p. 7). Ainsi, à travers les multiples apparitions et messages du xixe siècle (car la période étudiée dépasse la Restauration pour s’étendre à la Monarchie de Juillet), CG voit une réaction à la sécularisation, dans laquelle la Vierge prend une place croissante.
Il se penche donc sur les apparitions de la rue du Bac (1830, liées à l’agitation politique de la fin du règne de Charles X) et de la Salette (1846, alors que la crise frumentaire rencontre la crise politique). Il n’oublie pas non plus la configuration miraculaire et apocalyptique qui imprègne la Restauration : le laboureur Thomas Martin, originaire du village beauceron de Gallardon, qui apporte en 1817 à Louis xviii un message céleste, exploité par les milieux légitimistes ultras ; l’apparition de la croix de Migné en 1826, en Poitou, alors que Charles X, proche des ultra-royalistes, est sur le trône depuis deux ans ; le prophétisme apocalyptique légitimiste après 1830, en réaction contre la Monarchie de Juillet ; la conjonction politico-religieuse autour des faux dauphins, en particulier le cas Naundorff et le voyant Eugène Vintras, dans les années 1830-1840. Il replace ces épisodes dans le contexte général, en relation avec la volonté réparatrice du catholicisme et les contre-révolutions, politique et religieuse, montrant la capacité de groupes a priori marginaux à avoir accès aux cercles du pouvoir.
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Domaine. Christianisme.
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Sous-domaines : Catholicisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités. Relations avec les pouvoirs publics.
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Ouvrage spécialisé.
Points forts
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Un récit largement chronologique qui n’étudie pas seulement chaque épisode individuellement, comme c’est souvent le cas dans les affaires d’apparitions et de prophéties. Une conjoncture miraculaire est ainsi clairement mise en évidence.
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Une prise en compte des individus, des réseaux, des groupes, qui souligne à la fois la particularité de chaque cas, bien étudié, mais également la signification sociale plus large des phénomènes.
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Une prise au sérieux de questions souvent largement ignorées de l’histoire politique et sociale : le poids de ce qui paraît irrationnel dans la vie sociale, notamment politique.
Utilisation possible dans les programmes scolaires.
Seconde |
histoire |
la Révolution et les expériences politiques en France jusqu’en 1851 |
Première |
histoire |
caractères de la vie religieuse en Europe et en Amérique du Nord (19e siècle) |
Première |
histoire |
relations entre les Églises et le monde moderne : le catholicisme, entre acceptation et refus (19e siècle) |
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État, Christianisme : Période : Période contemporaine, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique
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Référence du document
Recension : « Guillet Claude, GUILLET Claude, La rumeur de Dieu. Apparitions, prophéties et miracles sous la Restauration, Paris, Editions Imago, 1994, 213 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/guillet-claude-rumeur-dieu-apparitions-propheties