Bibliographie, index des noms.
Sommaire
Résumé
Selon l’auteur, la philosophie de la religion a un statut analogue à la philosophie du droit ou de l’art : la religion, et en l’occurrence le judaïsme, est quelque chose de l’ordre du donné, qui était là avant que les philosophes ne commencent à philosopher sur lui.
La « philosophie juive » consiste alors dans le processus par lequel les philosophes juifs envisagent le fait de la religion juive tel qu’ils le découvrent. Le judaïsme a reçu la philosophie de sources extérieures, et l’histoire de la philosophie juive est l’histoire de l’assimilation successive d’idées étrangères, qui furent ensuite transformées et adaptées selon des points de vue spécifiquement juifs. Ce processus, amorcé au cours de la période hellénistique (1ère partie), s’est poursuivi avec une remarquable vitalité au Moyen Age (2ème partie). La philosophie juive est toujours demeurée étroitement liée aux sources non-juives dont elle procédait. Cette liaison persiste après que le judaïsme ai pénétré le monde intellectuel de l’Europe moderne (3ème partie).
Parce que la philosophie juive est avant tout caractérisée par son orientation religieuse, l’auteur présente les éléments conceptuels de la Bible et du Talmud significatifs pour la compréhension de la philosophie religieuse juive. Le chapitre consacré à la philosophie hellénistique juive comprend une importante partie sur Philon d’Alexandrie et la manière dont, chez lui, le judaïsme est conçu dans sa totalité comme une doctrine philosophique.
La deuxième partie de l’ouvrage qui occupe, en volume, l’essentiel de l’ouvrage, est consacrée à la philosophie juive médiévale. Celle-ci apparaît dans le monde islamique, et Guttmann montre qu’elle est fortement influencée par la philosophie islamique, notamment à travers les idées philosophico-religieuses du Kalam. A la fin du Moyen Age, la philosophie juive se développe chez les Juifs qui vivent en terres chrétiennes ; l’auteur montre qu’à l’influence islamique s’ajoute alors celle des scholastiques, et consacre une longue étude à la figure de Maimonide, et aux prolongements et oppositions qu’a suscités l’œuvre de ce dernier. Enfin, la partie concernant la philosophie juive à l’époque moderne comprend un chapitre sur Mendelssohn, puis sur les différentes figures de l’idéalisme postkantien et de la Wissenschaft des Judentums. Il s’achève par un exposé partiel des doctrines d’auteurs contemporains de Guttmann (Lazarus, Cohen et Rosenzweig).
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Domaine : judaïsme.
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Sous-domaine: Philosophie
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Profil ouvrage : ouvrage spécialisé
Points forts
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En dépit de l’ancienneté de cet ouvrage marqué par une certaine « école de pensée », l’A. présente un panorama clair de la « philosophie juive » depuis les textes fondateurs jusqu’au milieu du XXe siècle.
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La partie consacrée à la philosophie médiévale donne accès à des systèmes de pensée souvent peu connus et à des textes difficiles à se procurer.
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J. Guttmann n’aborde pas seulement les figures clés de la philosophie juive mais également quelques auteurs moins importants, mais dont la connaissance permet de mieux saisir les interférences croisées entre les auteurs, les courants ou les écoles de pensée.
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On peut néanmoins regretter l’absence de bibliographie et, en général, d’appareil critique, qui rend plus difficile l’utilisation pédagogique ou didactique de cet ouvrage.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Terminale |
Philosophie |
Toutes les notions qui touchent au thème « philosophie et religion » |
S.N
Domaines religieux : Judaïsme
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Référence du document
Recension : « Guttmann Julius, GUTTMANN Julius, Histoire des philosophies juives de l’époque biblique à Franz Rosenzweig [Die Philosophie des Judentums, 1933], Paris, Gallimard, 1994, 578 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/guttmann-julius-histoire-philosophies-juives-lepoque