Sommaire

Résumé

Cet ouvrage enrichit non seulement les études mayanistes mais également l’histoire des religions, en s’intéressant à la naissance et l’évolution de la religion maya depuis ses premières traces en -2000 jusqu’à l’arrivée des Espagnols. La méthodologie de Claude-François Baudez. est inédite : ne plus se contenter d’interpréter les sources archéologiques ayant trait aux pratiques religieuses uniquement à la lumière des documents du XVI^ème siècle mais laisser parler les données archéologiques et iconographiques pour elles-mêmes. Cette nouvelle approche permet de proposer « une » histoire de la religion maya, dynamique et changeante.

En plus des sources archéologiques et iconographiques, Claude-François Baudez n’hésite pas à faire appel à de nombreuses autres données telles que l’épigraphie et l’étude de l’art monumental mais également celle des céramiques. Ce qui importe est de décrypter le sens religieux des images en se basant sur la comparaison avec les autres données contemporaines à disposition. Les sources postcoloniales comme les codex, le Popol Vuh, les livres du Chilam Balam ou les données de l’ethnohistoire ne sont utilisées comme support que pour des périodes proches de la Conquête (immédiatement avant), ce que les historiens ont dénommé « postclassique »

L’introduction éclaire les non spécialistes en rappelant les différentes phases de l’histoire Maya. Le découpage chronologique est explicitement annoncé et permet une navigation plus aisée, malgré des périodes au cours desquelles les sources sont rares. La première partie s’intéresse à la religion au cours de la période faste des Mayas, le Classique (250-950 apr. J-C), au cours de laquelle les cultes étaient tournés vers la figure du roi plus que vers les dieux. L’énigmatique cité de Chichen Itza au Yucatan (900-1250), qui continue de prospérer malgré la décadence de l’ensemble des autres cités du monde maya, constitue la « transition » vers le postclassique (1250-1525), qui se termine avec la conquête des territoires mayas par les Espagnols. Cette dernière période est l’objet de la troisième partie du livre : le culte rendu au roi y perd de son importance et est remplacé par le « monde surnaturel » et ses êtres : le panthéon est mis en place.

Points forts

• Encore une fois, l’approche novatrice -le refus d’une religion intemporelle, identique à toutes les périodes- et la méthodologie clairement exposée, qui fait appel à de nombreuses sources et écoute les objets, sont à saluer.

• Les nombreuses illustrations permettent de visualiser les sites et l’importance de prendre en compte l’iconographie.

M.E