ABBÈS Makram, Islam et politique à l’âge classique, Paris, Presses Universitaires de France, 2009, 311 p.
Sommaire
Résumé
Islam et politique à l’âge classique concerne la pensée arabo-musulmane en matière de politique, de pouvoir, de gouvernement et d’institutions (VIIe-XVe siècles). Il comporte quatre parties ou approches qui tentent de cerner la pensée politique en islam :
La tradition des Miroirs des princes désigne des ouvrages historico-littéraires de tradition abbasside. Né au VIIIe siècle, ce genre littéraire, florissant à l’époque abbasside, implique une méthode historique qui étudie la pensée politique à travers des sujets comme l’art de gouverner, l’art militaire… Aussi, elle explore les institutions du royaume et les instruments de gouvernement, décrit les organes du pouvoir et détermine l’éthique des rois.
Droit et politique examine un traité de droit politique Ordonnances du pouvoir politique d’al-Mâwardî, juriste de l’école shafiite adepte de l’ash̒arisme (Xe-XIe siècles). Il est question de la tradition de « droit politique » qui aborde les caractéristiques générales du droit musulman, droit religieux fortement influencé par la lecture et l’interprétation des sources de la loi. Cette tradition désigne l’ensemble des normes par lesquelles les juristes ont codifié le fonctionnement politique de la société et ont réglementé les pratiques du pouvoir.
La tradition de philosophie politique en islam traite de L’harmonie entre les opinions de Platon et d’Aristote d’al-Farâbî. Héritée des Grecs, la tradition de philosophie politique émerge en terre d’islam avec al-Farâbî (IXe-Xe siècles). Les enjeux fondamentaux de cette tradition concernent le « bonheur extrême » de l’homme dans une « organisation politique parfaite », la cité vertueuse (p. 194-195). Le bonheur, fin suprême de l’homme, est atteint grâce à l’acquisition des vertus et des excellences éthiques et métaphysiques (p. 195-205).
Ibn Khaldûn : penser l’État analyse le concept de l’État dans la pensée islamique. Dans son Livre des exemples ou Histoire universelle, l’historien et sociologue tunisien (1332-1406) élabore les règles d’une science nouvelle, la « science de la civilisation » et montre les mécanismes de la fondation de l’État. Sa « théorie » de l’État porte sur la fondation des pouvoirs, l’art de gouverner (les institutions politiques, l’armée), l’économie politique (le travail, la prospérité), et l’association humaine (association familiale, clanique, civile) (p. 263).
Points forts
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Une analyse attentive et une approche inaccoutumée de la pensée politique en islam1 non pas, comme habituellement, à travers les doctrines religieuses, mais à travers trois traditions différentes : les textes des Miroirs des princes, ceux des juristes-théologiens et ceux des philosophes.
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Une démarche interdisciplinaire qui mobilise trois différentes disciplines, à savoir l’Histoire, le Droit et la Philosophie.
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Une étude structurée et cohérente qui compulse un grand nombre de sources définissant le pouvoir politique et le gouvernement en territoire arabo-musulman à l’âge classique.
AN
1 Voir L’islam et les fondements du pouvoir de Ali Abderraziq http://www.iesr.fr/index3490.html ; La grande discorde. Religion et politique dans l’Islam des origines de Hichem Djaït http://www.iesr.fr/index3574.html ; Le langage politique de l’Islam de Bernard Lewis http://www.iesr.fr/index3610.html.
Domaines religieux : Islam : Doctrines et courants : Sunnisme, Islam : Politique et société : Relations avec l’État, Islam
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Référence du document
Recension : « Abbès Makram, Islam et politique à l’âge classique » PUF, 2010, 311p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/islam-politique-a-lage-classique