Sommaire

Résumé

Cet essai en dix chapitres, écrit en 1947, a été révisé en 1992 après cinq éditions. Le premier chapitre : « l’Arabie avant l’islam » s’appuie sur les travaux des orientalistes et s’achève sur une étude du milieu dans lequel le Prophète de l’islam est né.

Après « Mahomet et l’essor de l’islam » (chap. II) l’auteur s’attache surtout à décrire la fulgurante expansion militaire des Arabes qu’il explique par la dynamique démographique de la « nation » (chap. III).

Les conquêtes sont d’abord organisées en « royaume arabe » par les Omeyyades, puis en « empire islamique » après la « révolution » ‘abbâsside (chap. IV et V).

Du VIII^eau X^e siècle, les contestations (chap. VI) s’expriment dans des mouvements religieux (révolte des Zandj, ismaélismes…).

Cependant sous les deux premières dynasties s’épanouit une brillante civilisation « arabe » que B. Lewis préfère appeler « islamique » (chap. VIII).

Le long déclin amorcé dès le XI^e siècle, se poursuit avec la conquête ottomane des terres arabes au XVI^e siècle (chap. IX). Le contact avec l’Europe (chap. VII et X) se fait par les conquêtes (îles méditerranéennes, Espagne) et les croisades dont l’Occident surtout tire profit. L’expédition de Bonaparte en Égypte (voir A. Miquel, L’Islam et sa civilisation), inaugure une ère nouvelle. L’« assaut » des puissances occidentales dans le monde islamique se poursuit sous des formes variées. Pour B. Lewis, les Arabes devront répondre comme tous les peuples aux défis de la « modernité » et le « choix » d’une voie plutôt que d’une autre ne dépend que d’« eux seuls » (p. 230).

Points forts

• Une écriture élégante, une érudition remarquable, ont fait de cette courte synthèse, traduite en plusieurs langues, un classique sur l’histoire des Arabes de l’Antiquité aux années 1990.

• Une discussion de la notion d’Arabe : un essai de définition en introduction, à partir des critères divers (langue, culture, religion) ; son évolution du IX^e av. J.-C. au XX^e siècle. La réflexion sur le processus d’arabisation : la langue arabe, nourrie de poésie et d’images (B. Lewis, Le langage politique…), devint langue religieuse, impériale et d’une remarquable culture (chap. VIII p. 162-166) ; elle enrichit aussi d’autres langues (persan, turc, ourdou…). L’extension actuelle de l’aire arabophone, une carte du monde arabe en 1993 (p. 221).

• La critique (chap. II) des sources religieuses (hadîth et sîra) matériaux essentiels des biographies classiques de la vie du Prophète (voir les ouvrages de Rodinson, Watt, Chabbi) et la légende hostile au Prophète répandue en Occident, du Moyen Âge à Voltaire (p. 61).

• La question de « l’éclipse des Arabes » a suscité des explications diverses, qu’elles soient religieuses ou politiques… (p. 222-230). B. Lewis n’en privilégie aucune. Il montre l’interpénétration des différents facteurs dans une étude chronologique détaillée; et en met en évidence les tournants et surtout les conséquences économiques et politiques, intellectuelles en pays d’Islam.

Utilisation possible dans les programmes scolaires