Index, 50 illustrations, chronologie, bibliographie.
Sommaire
Résumé
L’auteur se place à la confluence de plusieurs démarches : démarche biographique certes mais aussi volonté de souligner les implications théologiques des évolutions personnelles de l’homme Luther, évolutions qui se comprennent autant par la logique propre de la vie du réformateur que par son ancrage dans une époque dont il partage les doutes et les angoisses et à laquelle il propose des certitudes. Ce qui importe avant tout aux yeux de l’A., c’est le système de pensée mis en place par Luther et c’est à cette aune que les éléments purement biographiques sont rapportés. Après avoir présenté la première phase de l’évolution intellectuelle de Luther, au cours de laquelle il se détache progressivement de l’Église latine, l’auteur analyse précisément la série des écrits réformateurs de 1520 : Le sermon sur les bonnes œuvres, qui fait de la foi la seule possibilité d’être sauvé ; Le manifeste à la noblesse chrétienne de la nation allemande, qui appelle à la réunion d’un concile et propose une vision des rapports entre société cléricale et société politique se fondant sur la croyance au sacerdoce universel ; Le prélude sur la captivité babylonienne de l’Église, traité de théologie sacramentaire ; Le traité de la liberté chrétienne qui réfléchit aux articulations entre la liberté et la soumission, la foi et l’amour. Les nouveautés de cette théologie reçurent un écho certain dans les sociétés allemandes avant d’être combattues de deux côtés : du côté humaniste par Érasme (soucieux de valoriser le rôle de la liberté) ; du côté réformateur par Carlstadt (opposé à la croyance en la présence réelle défendue par Luther) et Müntzer (qui refuse le baptême des enfants). La constitution progressive d’Églises « luthériennes » territoriales conduit à poser les bases d’un nouveau culte et d’une nouvelle catéchisation des masses par la prédication. La nouvelle liturgie devra « être purifiée de tout ce qui pouvait suggérer une compréhension sacrificielle de la messe » (p. 191) et assurer une participation plus active des fidèles qui, par leur baptême, participent au sacerdoce universel. La théologie de Luther se forge aussi dans le cadre de controverses avec les autres réformateurs : à propos de la Cène avec Zwingli (p. 208-215), par exemple. L’auteur présente ensuite la vision de la société qui anime Luther en détaillant la réflexion de ce dernier sur quelques -unes des grandes institutions sociales : le mariage, le droit ou l’enseignement. L’une des implications de Luther dans la vie sociale de son temps concerne les Juifs : alors que jusque dans les années 1530, Luther fit preuve d’une certaine tolérance à leur égard, il soutint (et réclama) ensuite les expulsions des différentes entités composant l’Empire. Devenant violemment anti-judaïque, Luther semble en fait avoir craint une « judaïsation » de certains mouvements réformés : les anabaptistes qui remettaient en usage la polygamie vétéro-testamentaire durent jouer à cet égard un rôle de catalyseur. Les dernières années de la vie de Luther (p. 275-299) furent consacrées à « édifier l’Église, confesser la foi et maintenir la doctrine » (p. 275).
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Domaine : christianisme.
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Sous-domaine : Protestantisme. Renaissance. Réforme et Contre-Réforme (ou Réforme catholique). Pratiques religieuses. Croyances. Théologie. Exégèse. Relations avec le judaïsme. Relations avec les pouvoirs publics.
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Ouvrage grand public.
Points forts
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L’attention de l’auteur à l’établissement d’une chronologie aussi fine que possible des évolutions de Luther.
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La deuxième partie est consacrée à des « Synthèses et perspectives » qui permettent au lecteur d’ouvrir sa réflexion sur certains thèmes transversaux (par exemple, le chapitre « De Luther à la tradition luthérienne », p. 354-372).
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La troisième partie, « Débats et recherches », présente quelques grandes questions à propos desquelles les historiens ne sont pas encore arrivés à un consensus : la guerre des paysans de 1524-1525 (p. 413-428) ou les rapports complexes de Luther à la papauté (p. 429-448), par exemple.
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Le caractère profondément pédagogique de l’ouvrage : les nombreuses illustrations, la chronologie peuvent faire office de support de cours.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
La Réforme, les guerres de Religion. |
Cinquième |
Histoire |
Les Réformes protestantes et catholiques |
Seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestantes et catholiques. |
C.M.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Origines et corpus : Théologie, Christianisme : Politique et société : Relations avec le judaïsme, Christianisme : Origines et corpus, Christianisme : Doctrines et courants : Églises protestantes, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Lienhard Marc, LIENHARD Marc, Martin Luther, un temps, une vie, un message, Genève : Labor et Fides, 4e éd. mise à jour et corrigée, 1991, 477 p. (Histoire et société ; 21). » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lienhard-marc-martin-luther-temps-vie-message-geneve