Bibliographie (p.165-171).
Sommaire
Résumé
Dans le présent ouvrage, H.M. offre une synthèse sur une période importante de l’histoire du judaïsme, le XVIe siècle : il nous dresse un tableau précis des communautés juives à Amsterdam en retraçant l’arrière-plan économique et culturel dans lequel s’inscrit Spinoza. L’auteur met en perspective deux phénomènes: d’une part les Provinces-Unies se hissent au premier rang des États européens d’un point de vue économique et de l’autre on assiste à l’émergence d’une communauté juive privée depuis un siècle des sources du judaïsme. Sa thèse est que le « miracle hollandais » est relié aux espérances millénaristes de son époque. Non seulement ces nouveaux juifs d’Amsterdam jouent un rôle considérable dans la prospérité économique du pays, mais ils deviennent même un des « modèles du judaïsme occidental ».
La structure de l’œuvre met en lumière la problématique dans ses multiples dimensions économique, sociale, intellectuelle et religieuse. Le premier chapitre retrace le parcours des cryptojuifs de la péninsule Ibérique qui deviennent les nouveaux juifs d’Amsterdam. De fait, Amsterdam symbolise la liberté religieuse pour ces nouveaux-chrétiens. Partant du constat que la prospérité économique de la communauté sépharade d’Amsterdam n’est, en vérité, que l’une des manifestations de la forte détermination des cryptojuifs à vouloir professer librement leur religion (p.22), l’A. traite tout au long de l’ouvrage les problématiques qui s’imposent autour de la construction identitaire de ce groupe. Ainsi, son étude éclaire le lecteur sur la transition entre un judaïsme médiéval et un judaïsme moderne.
En définitive, nous rappelle l’auteur dans sa conclusion, les juifs d’Amsterdam au temps de Spinoza ont su « s’imposer au monde moderne » et, par leur réussite, trouver leur place. Si l’on tient compte des divers niveaux de culture, de la variété des motivations qui ont conduit les nouveaux-chrétiens dépourvus de toute véritable connaissance du judaïsme vers Amsterdam, on peut affirmer qu’à la fin du XVIIe siècle la « Nation portugaise » avait fait renaître une religion considérée comme marginale dans la plupart des pays d’Europe.
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Domaine : Judaïsme
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Sous-domaine : Histoire des juifs sépharades
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Profil : Ouvrage spécialisé
Points forts
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Une synthèse complète composée d’analyses pertinentes sur la construction de la communauté juive sépharade d’Amsterdam au XVIIe siècle dont la complexité se trouve être le marqueur identitaire.
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Une approche historique éclairante qui met en relation l’expérience du judaïsme sépharade avec son environnement socio-économique. La démarche permet également de mieux saisir l’influence du millénarisme dans l’ensemble de la société et, plus particulièrement, l’impact du sabbataïsme chez les juifs d’Amsterdam.
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Peinture de l'arrière-fond sépharade et amstellodamois dans lequel s’inscrit la pensée spinoziste : véritable clé pour la compréhension des écrits du philosophe.
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L’ouvrage ouvre des perspectives intéressantes dans l’étude des stratégies d’intégration d’un groupe minoritaire à l’intérieur de la société globale. À travers l’étude de la communauté juive sépharade, le lecteur se trouve en définitive plongé au cœur la société amstellodamoise à l’aube de la modernité.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
quatrième |
histoire |
Histoire sociale à l’époque moderne |
G. G.
Domaines religieux : Judaïsme, Judaïsme : Généralités
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Méchoulan Henry, MÉCHOULAN Henry, Être Juif à Amsterdam au temps de Spinoza., Paris : Albin Michel, « Présences du judaïsme », 1991, 184 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/mechoulan-henry-etre-juif-a-amsterdam-au-temps