Sommaire

Résumé

Le propos de ce livre est de présenter les positions des divers acteurs sociaux concernés par la questiond’un « enseignement de culture religieuse » (selon la terminologie ici choisie), de ses contenus et de sa mise en œuvre. Auparavant, Jean-Paul Willaime analyse les attentes des Français d’une part vis-à-vis des religions et d’autre part vis-à-vis du rôle social de l’école et de la place des religions dans l’espace scolaire.

L’enquête sociologique menée auprès des collégiens et lycéens (Louis Hourmant, doctorant EPHE) montre que ces derniers souhaitent avoir des temps de réflexion sur des questions de société ou des problèmes d’actualité et qu’à leurs yeux, le principal intérêt de la culture religieuse est d’aider à comprendre les différentes personnes et les autres cultures.

Les syndicats d’enseignants (SGEN-CFDT, SNES, FEN et CNAL) livrent aussi leurs points de vue (analysés par Maurice Sachot, maître de conférences à l’Université de Strasbourg) : ils s’accordent sur la volonté de ne pas créer un enseignement distinct d’histoire des religions mais de traiter les questions religieuses dans le cadre des programmes, tout en restant vigilant par crainte d’un éventuel retour des cléricalismes.

Les attentes des Églises et des religions (catholique, protestante, juive, musulmane, bouddhiste), étudiées par Jacqueline Gautherin, maître de conférences à l’Université de Nantes, bien que plurielles et parfois divergentes, se rejoignent à propos d’un enseignement portant sur les faits religieux et sur la question du sens de la vie. Les associations des parents d’élèves (Parents d’élèves de l’enseignement public ou PEEP, Fédération des conseils des parents d’élèves ou FCPE et Union nationale des associations autonomes de parents d’élèves ou UNAAPE) analysées par Émile Goichot, professeur émérite de l’Université de Strasbourg, sont, dans l'ensemble, favorables à la prise en compte des phénomènes religieux dans l'enseignement, mais dans le cadre de l’enseignement d’histoire. La réflexion au sein du ministère de l’Éducation nationale est présentée par Jean Carpentier, Inspecteur général d’histoire.

La question de la transmission de la culture religieuse dans d’autres pays européens est également analysée, elle montre la grande diversité des situations, l’Italie (Vincenzo Turchi, maître de conférences à l’Université de Turin) avec un enseignement religieux confessionnel, la Grande-Bretagne (Mark Ockelton, professeur à l’Université de Leeds) qui a une conception décentralisée de cet enseignement et un cours non confessionnel, la République fédérale d’Allemagne (Alexander Hollerbach, professeur à l’Université de Fribourg) avec un enseignement spécifique prévu et protégé par la Constitution dont le but est de former à la responsabilité morale et sociale, et la Pologne (Patrick Michel, chargé de recherches au CNRS) où la catéchèse catholique joue un rôle important.

En conclusion, Claude Langlois propose une mise en perspective historique et soutient combien il parait indispensable de parler des religions à l’école.

Points forts

• Le principal intérêt de cet ouvrage est de donner la parole aux acteurs sociaux concernés par la question de l’enseignement du fait religieux : élèves, parents, enseignants et responsables religieux, ce qui est peu souvent fait.

• Outre les synthèses proposées par les différents participants, on trouve en annexes les textes présentant les points de vue des associations des parents d’élèves, des syndicats d’enseignants et des représentants des différentes confessions religieuses.

• La dimension comparative avec des pays à la situation différente permet un décentrement par rapport à la situation française (même si depuis 1995, date de publication de l’ouvrage, les situations nationales ont, pour certaines, évolué, voir par exemple le chapitre 3 du livre de Jean-Paul Willaime, Europe et religions. Les enjeux du XXIe siècle ).

Utilisation possible dans les programmes scolaires