Sommaire
Résumé
Cet ouvrage a été réalisé à la suite d’un colloque tenu dans le cadre du Congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences à l’Université McGill (Montréal). Il pose la question d’un enseignement culturel de la religion dans les écoles publiques, dont les finalités seraient éducatives et non confessionnelles, débat particulièrement vif au Québec à l’époque de ce colloque, en mai 1996 (depuis lors un projet de remplacement des enseignements confessionnels par des cours d’éthique et de culture religieuse, porté en particulier par M. Milot, a vu le jour ; la réforme doit être mise en oeuvre à la rentrée 2008).
La première partie du livre traite des rapports entre la démocratie, la socialisation scolaire, la place de la religion dans l’enseignement et la prise en compte du pluralisme religieux.
Joseph Yvon Thériault, professeur de sociologie à l’Université d’Ottawa, y analyse les répercussions scolaires de la tension nécessaire entre deux conceptions de la démocratie, celle de l’individualisme démocratique qui repose sur une conception abstraite de l’individu et celle du libéralisme communautaire où l’individu n’exerce sa liberté qu’à travers son appartenance à des communautés.
Marcel Aubert, professeur à la faculté de théologie de l’Université Lavalà Québec, étudie le contexte québécois et en particulier le rôle du Comité catholique dans l’élaboration du cours confessionnel de religion.
Robert Jackson, professeur à l’Institut d’éducation à l’Université de Warwick (Grande-Bretagne) et spécialiste des questions d’éducation religieuse, présente la situation britannique et en particulier la transformation des orientations de l’enseignement religieux survenue depuis les années 1980 avec le passage d’une approche confessionnelle à une approche éducative et « multi-religieuse » dans un contexte pluriconfessionnel.
Jean-Pierre Proulx, professeur au département d’études en éducation à l’Université de Montréal, analyse les sondages concernant l’évolution de l’opinion publique quant à la place de la religion à l’école québécoise (1964-1996), tout spécialement l’opinion des parents. Micheline Milot examine la question du choix des parents à l’égard de l’enseignement religieux, instrumentalisé parfois par les tenants de la confessionnalité pour contrer son éventuelle laïcisation.
La seconde partie de l’ouvrage aborde la question de l’enseignement de la religion à l’école. Micheline Milot analyse les arguments avancés par les défenseurs de l’enseignement confessionnel chrétien et ceux de l’enseignement culturel : statut accordé à la religion, fonctions éthiques et d’intégration culturelle.
Fernand Ouellet se livre à une démonstration en faveur d’un enseignement culturel des religions comme « formation à la délibération démocratique » (en particulier prise en compte de la pluralité religieuse).
Dans sa seconde communication, Robert Jackson donne un aperçu des résultats des principales recherches empiriques et des développements théoriques sur la nouvelle éducation religieuse en Grande-Bretagne en s’attachant en particulier à l’analyse de matériel pédagogique.
La seconde contribution de Fernand Ouellet évoque l’expérience québécoise de l’enseignement religieux de type culturel dans les années 1970 et l’expérience britannique qui montrent qu’il existe une alternative possible à un enseignement religieux confessionnel.
Points forts
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Un plaidoyer en faveur d’un enseignement culturel des religions qui analyse les enjeux mais propose également des orientations concrètes à partir d’expérimentations en cours et recoupe les préoccupations françaises quant à un enseignement du fait religieux : enjeux (culturel, civique, existentiel), contenus (place de la tradition chrétienne, des autres religions et philosophies), méthodes et formation des enseignants.
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Une très bonne illustration des débats internes québécois et anglais qui opposent les tenants d’un enseignement confessionnel et ceux d’un enseignement culturel ouvert à plusieurs religions avec les arguments développés par les deux groupes et les implications politiques (par exemple pressions de la droite chrétienne en Grande-Bretagne pour défendre un enseignement qui transmet des valeurs morales et favorise une identité culturelle chrétienne).
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Pour qui veut mieux étudier la situation de tel ou tel pays, des références bibliographiques sont données après chaque chapitre.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
2nde |
éducation civique |
citoyenneté et intégration |
1ère |
histoire |
rapports Religions/Etats |
Référence du document
Recension : « Milot Micheline, Ouellet Fernand, MILOT Micheline et OUELLET Fernand (dir.), Religion, éducation et démocratie. Un enseignement culturel est-il possible ?, Montréal/Paris, L’Harmattan, « éthikè », 1997, 258 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/milot-micheline-ouellet-fernand-dir-religion