Bibliographie en fin d’ouvrage (p. 383-391)
Sommaire
Résumé
Comme l’indique l’auteur, dans son avant-propos, ce livre a pour finalité « d’analyser, au fil des siècles, des convictions religieuses, des comportements et des attitudes devant les événements » (p. 5), non de retracer l’histoire de l’Église. La première partie de l’ouvrage dresse le tableau de ce qu’était « le christianisme latin à la fin de l’Empire romain » et présente ainsi la symbiose qui s’est opérée à tous les niveaux avec l’insertion de la religion chrétienne dans le monde gréco-romain. Quatre chapitres permettent de cerner ce processus à partir de la reconnaissance officielle du christianisme par Constantin, en soulignant en particulier les modalités de l’apparition de la sainteté et la façon dont la culture de l’Antiquité finissante a nourri, par imprégnation, sélection et adaptation, l’essor d’une pensée chrétienne. L’installation des peuples barbares et la conversion de leurs souverains inaugura une période séculaire d’expansion marquée par l’action des deux dynasties carolingienne et ottonienne, qui œuvrèrent notamment en faveur de la romanisation des églises locales. Lorsque s’achève la seconde partie (« Ordre du monde et salut chrétien, 500-1050 »), l’Église latine s’est nettement dissociée de sa sœur grecque avec l’approfondissement du fossé culturel entre l’Occident et Byzance ; elle est désormais solidement ancrée dans les structures sociales et les mentalités, mais se retrouve coincée, pour ainsi dire, « entre l’Empire et la féodalité » — titre du quatrième et dernier chapitre de ce volet. Dans un contexte de morcellement politique, seules pouvaient s’opposer à l’affirmation du pouvoir pontifical les prétentions universalistes du Saint-Empire romain germanique, dont le souverain se considérait encore, au milieu du XIe siècle, comme le chef de la Chrétienté latine. Deux siècles plus tard, le pape Innocent IV déposa l’empereur Frédéric II au terme d’un renversement complet du rapport de force, qui n’est que l’une des transformations profondes entre lesquelles l’auteur cherche à souligner les corrélations et les convergences. La troisième partie de l’ouvrage (« La liberté de l’Église et l’évangélisme, 1050-1280 ») éclaire donc, en cinq temps, le combat de l’institution ecclésiale pour se défaire de l’emprise des pouvoirs temporels, les mutations des pratiques religieuses et des cadres architecturaux du culte, mais aussi les aspirations au dépouillement et à la pauvreté qui traversèrent la société et le bouillonnement intellectuel présidant à la naissance des universités. À partir de la fin du XIIIe siècle, toutefois, la papauté dut faire face à la genèse des États modernes, dont témoigne à sa façon la lutte entre Boniface VIII et Philippe le Bel. Rien ne serait jamais plus comme avant. Tandis que l’institution ecclésiale traversa des crises au XIVe siècle, qui culminèrent avec le Grand Schisme, la foi chrétienne s’épanouit dans des formes de vie spirituelle, mais aussi intellectuelle — celles de l’humanisme naissant — qui participèrent, chacune à leur manière, de l’entrée dans la « modernité ». C’est ce tour d’horizon qu’en cinq chapitres la dernière partie de l’ouvrage s’attache à tracer (« La conscience chrétienne et le monde »).
Points forts
-
Une synthèse intelligente, qui englobe le millénaire médiéval avec clarté et toute la nuance qu’exige la complexité des phénomènes.
-
Le souci permanent de décloisonner entre les différents thèmes, afin de permettre une approche globale des phénomènes.
-
La trentaine de pages de l’introduction, dynamiques et resserrées — véritable mini-livre dans le livre —, qui définissent le socle (le salut, l’Écriture sainte, l’Église) sur lequel s’est construit le christianisme occidental.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
Primaire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales |
|
Primaire |
La christianisation du monde gallo-romain |
|
Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Troisième |
Anglais |
Vocabulaire ayant trait à la vie religieuse |
Seconde |
Espagnol |
Création : la vie spirituelle |
Seconde |
Histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle, carrefour de trois civilisations : Islam, Chrétienté occidentale, Empire byzantin (Moyen Âge) |
Seconde |
Histoire |
Naissance et diffusion du christianisme |
Première |
Espagnol |
Rôle politique et éducatif de l’Église |
Terminale |
Espagnol |
Facteurs de cohésion : la religion catholique |
Terminale |
Philosophie |
Thomas d’Aquin |
Terminale |
Philosophie |
Augustin |
LV
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Généralités, Christianisme : Période : Moyen Age
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Paul Jacques, Viallet Ludovic, PAUL Jacques, Le christianisme occidental au Moyen âge, IVe-XVe siècle, Paris : A. Colin, coll. U, 2004, 396 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/paul-jacques-christianisme-occidental-au-moyen-age