Sommaire

Résumé

Une introduction rapide fait le point sur le catholicisme français au sortir de la Révolution : la rupture révolutionnaire, de court terme, s’enracine dans la « fêlure intime du système issu du concile de Trente » (p. 5). L’auteur alterne ensuite les chapitres plutôt thématiques avec les chapitres chronologiques.

« Le siècle des curés » (ch. i) permet d’aborder le régime concordataire et le monde clérical, dans sa formation, ses générations, sa carrière. Le ch. II est consacré au « renouveau des sensibilités religieuses » caractérisées par l’essor de l’ultramontanisme, des congrégations, des missions. Deux chapitres embrassent alors la période 1848-1926, de la révolution populaire jusqu’à la condamnation de l’Action française, la césure étant posée en 1891, avec le Ralliement. Le catholicisme passe de la construction d’une « forteresse assiégée » (ch. iii) à une période de profondes mutations, sous le signe d’ouvertures, intellectuelle, politique et sociale, au destin mitigé (ch. iv). Le ch. v, thématique, fait le point sur « le mouvement social », mettant en avant le balancement catholique « entre mission et modernisation ». Deux chapitres chronologiques concluent le parcours historique. La période 1926-1962 est placée sous le signe du rapport à la politique (de la condamnation de l’Action française et maurrassisme à l’ouverture de Vatican ii), avec l’avancée des positions progressistes (ch. vi). La profonde remise en cause consécutive au concile fait l’objet de la dernière mise au point, avec la crise multiforme des années 1960-1970 et la pluralisation du catholicisme (ch. vii).

La conclusion propose une lecture sur le long terme, s’ouvrant sur une citation de Michel de Certeau (le christianisme comme réservoir symbolique) répondant à celle de Joseph de Maistre (la Révolution française est « mauvaise radicalement ») qui précédait l’introduction. Le catholicisme en France depuis deux siècles voit se succéder des crises qui sont « autant de moments d’une longue négociation entre les catholiques et la société contemporaine » (p. 112), l’utopie missionnaire antimoderne accompagnant une participation à la modernisation de la société, et en même temps à sa sécularisation.

• Domaine : Christianisme.

• Sous-domaine : Catholicisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités.

• Profil : Ouvrage spécialisé.

Points forts

• Une synthèse concise et factuelle apportant l’essentiel, nuançant les analyses sommaires habituellement reçues (sécularisation linéaire, incompatibilité entre le catholicisme et la société moderne), exploitant de manière approfondie la bibliographie récente essentielle, présentée sous forme de liste en fin d’ouvrage (6 pages).

• La proposition d’une interprétation globale de deux siècles d’histoire, dialoguant avec Émile Poulat et Michel Lagrée: le catholicisme français, tout en se construisant comme intransigeance, « ne s’est jamais constitué en une contre-société » (p. 113) mais a fortement contribué aux évolutions de la société française.

• Une conclusion en partie prospective : l’importance de l’individualisation des comportements et la demande concomitante de repères conserve une possibilité à l’institution Église de jouer un rôle « d’expertise morale » (p. 115) sans que l’avenir puisse être défini.

• Des encarts réguliers apportant définitions et précisions, des extraits de texte utiles pour se repérer et avoir un accès direct aux sources.

Utilisation possible dans les programmes scolaires