Notes bibliographiques, ill.
Sommaire
Résumé
Le présent ouvrage offre une vue synthétique du chamanisme en tentant de dégager, au delà de la diversité des pratiques chamaniques dans des sociétés et des espaces géographiques divers, les croyances et les pratiques qui en font son essence et son unité. C’est pourquoi l’auteur, qui voit le chamanisme comme « l’un des grands systèmes imaginé par l’esprit humain, dans diverses régions du monde, pour donner sens aux événements et pour agir sur eux », propose un idéal-type de la « logique » chamanique. Celle-ci reposerait principalement sur une conception « bipolaire » de la personne et du monde, sur un type de communication avec l’invisible et les « esprits auxiliaires » avec lesquels le chamane entre en contact, et sur la fonction préventive et curative que remplit le chamane à l’égard des individus et de la collectivité. C’est en ce sens que le chamanisme est envisagé comme une véritable « institution sociale ». Sont examinés ensuite les grands courants qui ont formaté l’approche du chamanisme dans les sciences sociales : le diffusionnisme, l’évolutionnisme, le fonctionnalisme et l’ « éliadisme » (de Mircéa Éliade). Ceci permet à l’auteur de reposer la question de savoir si le chamanisme peut être ou non considéré comme une authentique « religion ». Question à laquelle il répond positivement, dès lors qu’est prise en compte l’articulation d’une « représentation du monde » (cosmogonies et mythes) à des « actes » (rites propitiatoires, cures thérapeutiques, conduite des âmes, divination, etc.). S’appuyant sur cet idéal type du chamanisme, les analyses qui suivent sont consacrées aux grandes représentations, croyances et pratiques de cette religion et, simultanément, à ses fonctions sociales. Cette investigation passe tout d’abord par une description des étapes et des phénomènes qui autorisent l’accession au statut de chamane, puis de l’initiation à proprement parler à cette fonction (chap. II). Sont abordés dans les deux chapitres suivants les modes de communications que le chamane entretient avec le monde invisible, notamment les pratiques ayant trait à la transe et à l’extase, ainsi que les divers « arts » que celui-ci pratique traditionnellement en société (l’horticulture, la chasse, la divination, la prévention thérapeutique, la guérison etc.). Les chapitres V et VI mettent en perspective le chamane avec d’autres systèmes de croyances et pratiques qu’il peut être amené à croiser sans toutefois s’y réduire, telles que la sorcellerie et le médiumnisme. Enfin, l’auteur aborde des « bricolages » contemporains du chamanisme (« néo-chamanismes »), en s’attardant en particulier sur l’influence qu’a pu avoir sur ces derniers l’approche de C. Castaneda – auteur devenu une référence de la mouvance Nouvel Âge, qui, dans les années 70, s’était initié auprès d’un maître indien à des pratiques telles que la prise de substances hallucinogènes.
Points forts
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L’ouvrage propose un tour d’horizon du chamanisme et introduit le lecteur profane aux croyances et pratiques qui caractérisent cette religion.
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En abordant le chamanisme comme une religion, l’auteur met l’accent sur son unité (représentations, pratiques symboliques…) et les fonctions sociales qu’il remplit.
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Les analyses permettent de faire le point sur ce qui distingue le chamanisme « traditionnel » des tendances dites « néo-chamaniques ».
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
première |
histoire |
étude des modifications des pratiques religieuses depuis 1945 [programme 2002] |
NG
Domaines religieux : Généralités
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Perrin Michel, PERRIN Michel, Le chamanisme, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1995, 127 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/perrin-michel-chamanisme-paris-puf-que-sais-je-1995