Sommaire

Résumé

Afin de faire revivre cette « aventure hors du commun », celle des « expéditions parties de l’Occident en direction de l’Orient et, plus précisément, de ce qu’on appelait au Moyen Âge la “Syrie” » (p. 9), l’auteur choisit de retracer de manière très classique la préparation et le déroulement de chaque opération en les inscrivant dans un canevas chronologique.

L’auteur consacre un premier chapitre « aux origines de la croisade » et à une société occidentale fortement marquée par le poids des structures féodo-vassaliques. Cette société est vivifiée par l’aspiration des chrétiens à une « réforme » religieuse. L’auteur montre la naissance de la première croisade, l’évolution d’un « esprit de croisade » (p. 31) et la découverte de l’Orient par les occidentaux.

Deux chapitres s’intéressent à l’établissement des Francs en Orient et à la fragilité de leurs constructions étatiques, jusqu’à la défaite de Hattin et la capitulation de Jérusalem en 1187 (« De la première à la Deuxième croisade » ; « Entre Byzance et Saladin : les périls de l’Orient latin »).

Les deux chapitres suivants apportent des compléments d’information sur l’entreprise de reconquête qui en découle (chap. VII) et sur le devenir de la croisade. Celle-ci, au lendemain des expéditions de 1188-1204, revêt de nouvelles formes. Elle s’institutionnalise avec la mise en place d’une véritable logistique et la mobilisation de financements étatiques importants (chap. VIII).

Une séquence de cinq chapitres (chap. IX-XIII) éclaire les dernières heures de la croisade, de la cinquième expédition et du modus vivendi recherché entre musulmans et francs par l’empereur Frédéric II (1229) à la défense du monde chrétien face à l’avancée turque et à la « fin de la terre sainte franque » (chap. XIII).

La conclusion de l’ouvrage, séduisante en raison des nombreuses pistes de réflexion qu’elle suggère (sur la façon d’écrire l’histoire des croisades et sur le recul nécessaire face à la production historique existante), permet de prendre réellement la mesure de cet épisode majeur de l’histoire européenne au-delà de l’inévitable polémique.

Points forts

• Une description méthodique des événements et des interprétations solides basées sur une documentation importante (p. 509-518), qui font de cet ouvrage une synthèse de référence sur l’histoire des croisades.

• Une clarification du vocabulaire et notamment la distinction opérée entre la « guerre sainte », c’est-à-dire le recours à la guerre « comme moyen d’étendre le règne du Christ par l’élimination physique ou la conversion forcée des infidèles » (p. 14, et p. 201-202 pour l’Islam) et la « guerre juste », qui consiste en la mise en défense du « patrimoine de Saint-Pierre » et de la Chrétienté face aux autres religions.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

L.B.