Trad. de l’anglais par Jean-François Mayer, trois annexes : une sélection d’adages du soufi Ibn Ata Allah, glossaire, bibliographie
Sommaire
Résumé
Après le rappel sur les origines mal connues du soufisme, le premier chapitre le définit comme une pratique « orthodoxe » de l’islam qui met l’accent sur la dimension ésotérique. Ses deux plus grands théoriciens sont al-Ghazâlî (1059-1111) et Ibn al-‘Arabî (1165-1240). Le chapitre 2 « Comment être soufi ? » décrit les pratiques particulières au soufisme (obéissance au shaykh, dhikr), l’intensité du sentiment d’appartenance à une communauté soumise au shaykh qui incarne le « modèle » à suivre pour progresser dans la connaissance de Dieu (Irfân). Le soufisme est structuré en « ordres » (chap. 3) qui portent en général le nom de grands shaykh, « Amis de Dieu » conformément à un portrait type (p. 64). La création d’ « ordres » soufis se poursuit aujourd’hui en Occident parmi les immigrants ou chez des Occidentaux en quête de spiritualité.
Le chapitre 4 s’attache au rôle important des soufis dans des domaines variés, économique, social, politique mais aussi militaire.
Le dernier chapitre montre les difficultés rencontrées par le soufisme dans l’histoire : attaques des théologiens (Ibn Taymiyya (1263-1328) ; Abdel-Wahhâb (1703-1792), accusations des salafistes, mépris des élites urbaines (Égypte), hostilité de l’État (Turquie…). Alors que le soufisme connaît une « éclipse » mais tente de survivre en s’adaptant, l’Occident le découvre et cherche en lui un possible ressourcement.
Points forts
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Un ouvrage pédagogique agréable à lire, nourri de la connaissance des textes soufis, de l’islam, et de l’expérience vécue par l’auteur dans les sociétés islamiques. A l’inverse de nombreux ouvrages publiés en Occident sur le soufisme (par exemple E. Geoffroy qui s’intéressent essentiellement à la spiritualité soufie) celui-ci vise à donner au lecteur des repères historiques clairs et à cerner le soufisme tel qu’il est réellement perçu et vécu dans les sociétés islamiques.
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Le choix judicieux d’un vocabulaire de base, repris dans le lexique, permet de mieux saisir la « nature » profonde du soufisme. Exemples : nafs (le moi, siège des instincts, l’égoïsme) que veut contrôler le soufi ; la silsila (la chaîne qui relie un shaykh au Prophète), preuve de l’autorité du Maître ; la baraka (pouvoir spirituel des grands shaykhs).
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La narration vivante de pratiques populaires : les mawlids des saints (fêtes de « l’anniversaire ») au Caire (p. 32-33) et les visites aux saints (voir C. Mayeur-Jaouen, Lieux d’Islam) et sur les visites aux cimetières du Caire (G. Al-Qadi).
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Les exemples du rôle historique du soufisme, trop souvent occulté: en particulier les djihâds contre la colonisation, les dominations étrangères (au Soudan), les gouvernements (Turquie) ; une analyse de sa fonction sociale.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
collège |
arabe |
grandes figures historiques |
lycée |
arabe |
rites |
Domaines religieux : Islam : Origines et corpus : Mahomet, Islam : Origines et corpus : Hadith, Islam : Origines et corpus : Coran, Islam : Doctrines et courants, Islam
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Sedgwick Mark. J, SEDGWICK Mark. J, Le soufisme, Paris, Cerf, Bref n°57, 2001, 148 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/sedgwick-mark-j-soufisme-paris-cerf-bref-ndeg57-2001