Notes, bibliographie, deux index (noms de personnes et de lieux), cinq cartes (noir et blanc), dix-sept illustrations (noir et blanc).
Sommaire
Résumé
A partir de sources chrétiennes écrites et œuvres d’art du nord de l’Èbre, sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, l’auteur conduit une enquête sur la vision occidentale des musulmans par les chrétiens. Il identifie trois étapes dans l’expression de l’imaginaire chrétien. Il consacre six chapitres à « La naissance de l’image ». Durant le Haut Moyen Âge et jusqu’au IXe siècle les musulmans, adversaires parmi d’autres de la chrétienté, restent très mal connus et sont désignés par « Sarrasins », « « Agarènes »…. Vers l’an mille, l’image tend à s’uniformiser, sous l’effet du contact direct avec al- Andalus et du « legs byzantin ». L’islam personnifie le Mal, Mahomet l’Antéchrist, le Sarrasin le « vassal félon » (p. 56) envoyé par la puissance divine pour châtier les pécheurs. La deuxième partie, « Le rayonnement » (quatre chapitres) présente l’image de l’islam, dans l’art, dans les chansons de gestes et le « jeu courtois ». Au XIIe siècle la vision de l’islam se précise et devient plus cohérente. La troisième phase est celle du lent « déclin » (huit chapitres). Au XIIIe siècle, la chrétienté occidentale développe ses relations avec l’islam, se passionne pour les produits orientaux de luxe dits « sarrasins », sans renoncer à combattre l’« infidèle » par l’envoi de missions. La crise religieuse de la chrétienté aux XIVe et XVe siècles affaiblit l’image de l’ennemi séculaire. Peu à peu le péril turc remplace le Sarrasin pillard. Après la bataille de Lépante (1571), dans la chrétienté latine l’image agressive d’un islam idolâtre n’est plus qu’un « reflet ».
Points forts
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L’influence des chansons de gestes dans la formation et la diffusion d’une vision chrétienne médiévale hostile à l’islam. Selon l’auteur le genre épique dans l’ensemble « procède d’une invention complète au regard de l’islam » (p. 80). Mahomet incarne une des divinités d’un islam polythéiste et idolâtre. la Chanson de Roland est un excellent exemple de cette image.
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L’époque des croisades : l’appel d’Urbain II, 1095, emprunte de nombreux termes à la vision occidentale construite par les clercs au nord de l’Èbre. Le discours associe trois éléments, hérésie, débauche, violence, que l’on retrouve chez Bernard de Clairvaux.
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Les images de l’infidèle dans l’art chrétien médiéval (sculpture des tympans de églises, peintures murales, vitrail. Le thème majeur, le combat, oppose un Sarrasin ou un Maure, violent et laid, (noir à partir du XIIIe siècle), au chrétien, toujours vainqueur. Une carte (p. 70) permet de situer les œuvres étudiées.
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L’importance du XIIe siècle dans la vision de l’islam. Parallèlement aux premières traductions latines du Coran, la Sicile de Roger II impose de nouvelles attitudes face aux Sarrasins. La vision de l’islam s’est « affinée », l’islam fait figure de structure politico-religieuse « rivale » (p. 99) dans le monde méditerranéen.
Utilisations dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
Primaire |
Moyen Âge. L’Europe des abbayes et des cathédrales ; croisades. |
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Cinquième |
Histoire |
Moyen Âge : les croisades ; Mahomet |
Seconde |
histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle |
Seconde |
arts plastiques |
Un vitrail |
NS
Référence du document
Recension : « Sénac Philippe, SÉNAC Philippe, L’Occident médiéval face à l’Islam, l’image de l’autre, Paris, Flammarion, [1983] 2000, éd. revue, 195 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/senac-philippe-loccident-medieval-face-a-lislam-0