Glossaire, bibliographie, 20 documents encadrés, 9 cartes (n&b).
Sommaire
Résumé
En introduction, A.S. présente l’objectif de son ouvrage : contribuer au dialogue interculturel, par une meilleure connaissance de l’Autre. Son approche veut croiser, en dix-huit chapitres très courts, quatorze siècles d’histoire de l’islam et quelques aspects religieux et géopolitiques contemporains. Cette « brève » histoire se déroule en six chapitres, de l’Arabie avant l’islam (VIe siècle) à la fin de l’Empire ottoman (1924 : abolition du califat).
L’aspect religieux concerne les pratiques (les « cinq piliers »), le Coran, les quatre écoles juridiques (chap. 3 à 4) ; le shî‘isme, origine, doctrine et « sectes » (chap. 9) et le soufisme (dernier chapitre du livre).
L’islam contemporain est inventorié suivant plusieurs points de vue :
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En premier lieu, A. S. accorde une grande importance à l’islamisme. Il l’étudie soit dans des chapitres particuliers (chap. 11 et 12) soit de manière transversale (par exemple dans les chapitres sur l’islam en France ou sur « les violences religieuses »).
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Le second point de vue concerne l’inscription de l’islam dans le monde actuel (chap. 13), sous forme d’un tableau d’ensemble détaillé (6 pages) et dans différents États d’Europe. Deux chapitres examinent la situation de l’islam en France : de l’arrivée des premières générations à la « rupture » de la troisième génération (chap. 15) et les rapports entre les musulmans de France et l’État (chap. 16). Le chapitre intitulé « L’islam en Europe » est un inventaire des politiques pratiquées dans onze États européens à l’égard des musulmans.
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Un dernier thème complète le tableau de l’islam contemporain : le chapitre 14 tente une typologie des « guerres de l’islam » dans de nombreuses régions du globe. Il énumère les grands conflits parfois meurtriers impliquant les musulmans. Certains de ces conflits les opposent aux États ou aux religions dominantes quand ils sont en situation de minorités, comme en Asie, (Chine, Birmanie, Thaïlande). D’autres montrent encore les antagonismes exacerbés par des revendications nationalistes et territoriales (Érythrée, Arménie…). Enfin l’islam cherche parfois lui-même à « imposer son pouvoir » (p. 166) comme par exemple à l’égard des minorités chrétiennes.
Points forts
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L’objectif affirmé dans les mêmes termes, dès l’introduction et réaffirmé dans la conclusion : créer par le « savoir » une « passerelle » (p. 214) entre les cultures. Selon l’auteur, lui-même chrétien franco-libanais, le « choc des cultures » (p. 213) est une réalité, y compris dans la société française qui ne peut ignorer l’existence d’affirmations identitaires fondées sur la religion ainsi que et l’« ignorance » des jeunes générations de Français musulmans sur leur propre religion.
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Parmi les très nombreux ouvrages de présentation de l’islam1 celui-ci se caractérise par une présentation synthétique semblable à un aide-mémoire. Il propose des repères pratiques (introduction de chapitre en caractères gras, tableaux, encadrés, chronologie…), cependant les cartes en noir et blanc sont peu lisibles et les données démographiques ne sont pas mises à jour.
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Un « état des lieux » de l’islam en Europe (chap. 17) en fonction de la situation des communautés musulmanes face à la laïcité des Etats. Onze pays sont sélectionnés en raison de l’importance de leur population musulmane, ou de leurs origines ou bien encore des politiques originales des États à leur égard : Belgique, Angleterre, Allemagne, Danemark, Italie, Espagne, Grèce, Suède, Luxembourg, Suisse.
NS
1 Voir les notices concernant les ouvrages de P. Balta, T. Ben Jelloun, A. M. Delcambre, S. Mervin, M. Reeber.
Référence du document
Recension : « Sfeir Antoine, SFEIR Antoine, Brève histoire de l’islam à l’usage de tous, Paris, Bayard, 2007, 231 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/sfeir-antoine-breve-histoire-lislam-a-lusage-tous