Sommaire

Résumé

Issues d’une table ronde tenue en 1996, quatorze contributions saisissent le rôle de l’assistance privée confessionnelle en France et en Allemagne. Une introduction rend compte des perspectives de travail, puis quatre chapitres, introduits par une mise en perspective, embrassent par des études précises les évolutions.

Après un bilan historiographique (ch. 1), le ch. 2 se penche sur « L’ordre moral chrétien à l’épreuve de la société industrielle ». L’adaptation des pratiques charitables aux nouvelles conditions sociales est abordée par quatre études soulignant la multiplication des oeuvres, la circulation des modèles de pratiques charitables, le souci de conquête religieuse, l’adaptation du discours et la capacité novatrice répondant aux nouvelles questions. Les militants religieux ont ainsi participé à la modernisation des sociétés.

Le ch. 3 (quatre contributions) aborde la nécessité de l’efficacité, la rationalisation des oeuvres charitables qui se sont multipliées. Des divergences nationales existent : la complémentarité entre œuvres et action étatique (précoce) est réelle en Allemagne. En France, dans un climat conflictuel, une collaboration pragmatique s’est malgré tout imposée à la fin du xix^e siècle. Dans les deux cas, la rationalisation de l’action s’est produite. La création de structures nationales fut forte en Allemagne, en raison de la rivalité confessionnelle, mais la France ne connut pas une telle affirmation.

Le ch. 4 (quatre contributions) s’interroge enfin sur la politisation de l’assistance confessionnelle. Alors que le souci d’efficacité débouche en Allemagne sur un investissement de la sphère politique, facilité par une structuration nationale laïque relativement autonome et un enracinement local qui permet de survivre au nazisme, la chose est difficile en France. Le militantisme y est essentiellement missionnaire, au sein d’une Action catholique contrôlée par l’épiscopat ; celle-ci doit servir de fer de lance de reconquête contre la modernité républicaine, et peut conduire à remettre en cause la charité au profit de la politique.

La conclusion souligne qu’ « à l’épreuve du terrain, les militants de la charité sont devenus des acteurs à part entière de la modernisation d’une société dont ils continuaient pourtant de récuser une partie des fondements philosophiques » (p. 210).

• Domaine. Christianisme.
• Sous-domaines. Catholicisme. Protestantisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités. Relations avec les pouvoirs publics.
• Profil : Ouvrage spécialisé.

Points forts

• Une mise au point historiographique utile pour comprendre les spécificités de l’histoire religieuse et de l’histoire sociale, et leur tardive fécondation réciproque, une approche comparatiste qui permet d’apprécier les convergences et les spécificités de l’action sociale française et allemande.
• Une utile nuance apportée à la naissance purement étatique de l’assistance sociale, mettant en valeur l’importance de l’engagement privé confessionnel, l’absence du monopole étatique de l’action sociale et la participation des religions à la modernisation des sociétés contemporaines.
• Des introductions à chaque chapitre et une conclusion mettant en perspective les principaux points étudiés dans les contributions.

Utilisation possible dans les programmes scolaires