Sommaire

Résumé

Ouvrage collectif, ce livre rassemble près de trente contributions qui sont autant d’interventions au colloque « Nouvelles approches de l’histoire de la laïcité française », tenu les 17 et 18 novembre 2005 à l’Université de Paris I (Centre d’Histoire sociale du XX^e siècle).

Dans la première partie consacrée pour l’essentiel à la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 et à la crise des inventaires, sont évoqués : l’élaboration de la loi de 1905 ; le raffermissement de l’autorité de l’État lors de la crise des inventaires ; l’espérance déçue des nationalistes anti-républicains et enfin, la naissance de la Ligue patriotique des Françaises, un des premiers mouvements de masse féminins.

Une deuxième partie se focalise sur la mise en œuvre de cette loi ainsi que la jurisprudence qu’elle a suscitée jusqu’à la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l’école. L’Église catholique, d’abord farouchement opposée à la loi en 1905, a fini par l’accepter dans les années 1920. L’application inégale de cette loi est examinée hors de la France métropolitaine de l’époque, en Algérie, à Madagascar, mais aussi en Alsace-Moselle.

La troisième partie observe la laïcisation de la société, dans les domaines du sport, des cultures religieuses « importées » par les travailleurs immigrés (quoiqu’il soit ici plus question de sécularisation que de laïcisation), de la maladie (où les progrès de la médecine et la distinction entre savoir et foi n’empêchent pas, une influence parfois inconsciente de la culture religieuse), et de la relation avec la mort.

La quatrième partie du livre traite de la question scolaire. Les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) ont contribué pour leur part à ce débat en « normalisant » le fait de mettre en présence divers arrière-plans culturels et religieux (venant d’une part des mouvements d’éducation religieux et d’autre part de la tradition culturelle et sociale du Front Populaire), à l’encontre d’une laïcité de coloration plus anticléricale en vigueur dans les syndicats enseignants. Au sortir de la guerre, les catholiques, dans une position plus favorable au gouvernement, favorisent l’école privée, ce qui entraîne une réaction de défense du camp laïque. Les divisions iront jusqu’au sein du Mouvement Républicain Populaire, mouvement catholique et républicain. La loi Debré en 1959 met un point d’orgue à ce débat, donnant à l’enseignement privé confessionnel sous contrat quasiment les mêmes moyens, mais aussi les mêmes contraintes qu’à l’enseignement public.

Enfin, le livre aborde les questions actuelles et nouvelles. Le financement public de l’entretien de la plupart des églises consacrées au culte catholique permet d’aborder concrètement la question de l’égalité entre les cultes. La question des sectes, de leur définition et du rôle de l’État dans la lutte contre leurs dérives intéresse la laïcité car il existe toujours un risque de d’atteinte à la liberté de conscience et de culte. L’intégration des musulmans à la société française constitue une autre question d’importance pour la laïcité aujourd’hui.

Le livre se clôt sur l’analyse d’une enquête d’opinion réalisée en 2005 par l’institut BVA sur les représentations de la laïcité chez les Français.

Points forts

• Point fort des livres collectifs : un état des lieux large et qui balaye de nombreux sujets, présentant les principaux débats en cours (et l’histoire qui les sous-tend) ce qui fait de ce livre un ouvrage de référence pour comprendre les principaux enjeux de la laïcité au XX^e siècle, et au-delà.

• Autant par leur diversité que leur contenu, les contributions de ce livre permettent de mieux cerner l’imbrication du religieux et de la société ainsi que ses conséquences politiques.

• Des notes de bas de page fouillées et une bibliographie importante, grâce aux nombreux sujets abordés.

Usage dans les programmes scolaires

M.A.