Sommaire

Résumé

Cet ouvrage est une synthèse destinée, lors de sa parution, à la préparation des concours d’enseignement (CAPES d’histoire-géographie et Agrégation d’histoire).

Vincent Deroche débute son panorama du monde chrétien oriental aux alentours de 600. Cette scansion est légitime sur bien des points, car le début du règne de l’empereur Héraclius en 610 est considéré par les historiens comme marquant véritablement, pour la part orientale de l’ancien empire romain, la fin de l’Antiquité tardive et le début d’une période nouvelle. Au même moment en Occident, avec la mort de Grégoire le Grand (604) commence un long effacement de la papauté. La seconde moitié du XI^e siècle est le cadre d’une autre série de ruptures, l’une d’elles étant constituée par le Schisme de 1054 ; comme l’écrit l’A. à l’extrême fin de son ouvrage, désormais “ les rapports entre les chrétientés d’Orient et d’Occident seront empoisonnés par la coïncidence historique entre déclin de Byzance et essor de la papauté ” (p. 328). Entre ces deux bornes, le Christianisme oriental déborde de plus en plus du seul cadre de l’Empire byzantin : Églises d’Arménie et de l’Orient musulman, nouvelles chrétientés du monde slave lui échappent. Dans une réalité aussi mouvante, l’Empire constitue toutefois le fil directeur de l’analyse des évolutions. Celle-ci est organisée en quatre temps, dont le premier est fourni par un bilan de la situation religieuse et des défis politiques qui se posent à l’Orient chrétien vers 600. Le VII^e siècle fait ensuite l’objet d’une partie en soi, jusqu’au concile in Trullo de 691-692 qui, par l’affirmation brutale des différences en matière de discipline ecclésiastique entre les Églises d’Orient et d’Occident ainsi que de l’égalité entre les patriarcats de Constantinople et Rome, marque une nouvelle étape dans l’éloignement des deux grands pôles du monde chrétien. Les canons de ce concile portent aussi en germe la crise iconoclaste du VIII^e siècle, présentée dans un troisième temps jusqu’au milieu du siècle suivant (voir iconoclasme). Éclate alors un imbroglio d’un demi-siècle à la suite du choix comme patriarche, par l’impératrice Théodora, du fils de l’ancien empereur Michel I^er, Ignace. Ce dernier est déposé et exilé en 858, puis réhabilité en 867, alors même qu’un autre patriarche a entre-temps été élu, Photius. Le conflit opposant les partisans des deux hommes révèle une autre rivalité, d’une autre ampleur, celle qui oppose Rome et Constantinople pour la christianisation du royaume bulgare. La réconciliation intervenue entre les deux moitiés du monde chrétien lors du concile de 879-880 n’est qu’une façade. Jusqu’au Grand Schisme de 1054 qui clôt cette dernière période, Rome et Constantinople n’ont pas de différend notable ; mais les chemins entre les deux chrétientés ont désormais trop divergé.

• Domaine : Christianisme

• Sous-domaines : Églises d’Orient. Orthodoxie. Moyen Âge. Espace et territoires. Clergé. Pratiques religieuses. Croyances. Théologie. Liturgie. Relations avec l’islam. Relations avec le judaïsme.

• Profil : Ouvrage à usage pédagogique

Points forts

• Une synthèse commode — à lire en parallèle avec l’Histoire du christianisme (t. 4)— sur une période essentielle dans la construction identitaire de la chrétienté orthodoxe. Voir par exemple les pages 139-146 sur le concile in Trullo (691-692), dont les Pères “ se sentent déjà porteurs d’un passé plus que d’un présent ” (p. 140) et dont les canons fournissent une véritable fenêtre sur la société et l’horizon intellectuel de l’époque.

• D’utiles éléments thématiques et chronologiques pour la compréhension des rapports ambigus, voire conflictuels entre les mondes latin et byzantin d’autrefois, mais aussi entre les Églises catholique et orthodoxe, l’Occident et le monde balkanique d’aujourd’hui.

Utilisation possible dans les programmes scolaires