Index.
Sommaire
Résumé
Autour du personnage central d’Ignace de Loyola, l’A. commence par faire le bilan des connaissances sur les premières années de la Compagnie. Analysant précisément les textes les plus importants de la spiritualité jésuite, et notamment les Exercices spirituels d’Ignace, il dessine ainsi l’intuition première du fondateur : tout faire pour le salut des âmes. Afin d’y parvenir, les jésuites se ménagent le soutien des puissants et se consacrent plus spécialement aux ministères de la Parole de Dieu, des sacrements et des bonnes œuvres. Ils trouvent leur unité dans une spiritualité de la consolation qui fait de la souplesse d’esprit la principale qualité du jésuite idéal. Les ministères de la Parole de Dieu recouvrent les prédications, la catéchisation ou encore la pratique des Exercices qui décrivent une retraite longue menant à une conversion radicale. La situation canonique des jésuites les empêche de donner les sacrements traditionnellement réservés aux évêques (ordre et confirmation) ou aux curés (baptême, mariage, extrême-onction) et, en ce domaine, ils doivent se limiter aux sacrements de la confession et de l’eucharistie. L’A. met en relation l’engouement des jésuites pour la casuistique avec leur engagement dans la pastorale du sacrement de pénitence. Étant confrontés à la complexité des situations humaines, ils fondent un enseignement des cas de conscience destiné à guider le confesseur et son pénitent. Les œuvres de miséricorde qu’ils pratiquent sont souvent tournées vers les prisonniers, les malades, les prostituées, les orphelins et les mourants. Mais le ministère qui a le plus durablement marqué la Compagnie et a assuré sa renommée est la création des collèges gratuits théoriquement ouverts à toutes les classes sociales.
L’A. s’attache ensuite à reconstituer la « culture religieuse et théologique » des premiers jésuites (p. 347-402). Mettant à mal le stéréotype selon lequel ces derniers auraient été à la pointe d’un combat anti-protestant se démarquant aussi clairement de Luther que d’Érasme, il met en valeur leur vision d’une réforme de l’Église fondée sur la conversion des individus plus que sur l’affrontement violent avec les protestants. Leur statut d’ordre religieux, accentué par leur ferme refus de recevoir les charges d’évêques et de curés, les placent dans une situation de profonde liberté dans la hiérarchie catholique. Reconnaissant certes au pape des prérogatives plus étendues que la majorité de leurs contemporains, ils ne sont pourtant pas partisans de l’absolutisme romain et savent lui résister lorsque cela leur semble nécessaire. Enfin, ces premières années sont celles de la mise en place des institutions de la Compagnie : l’A. analyse alors les Constitutions (p. 474-486) et la manière originale qu’elles ont de comprendre les vœux traditionnels de pauvreté (auquel Ignace était particulièrement attaché), chasteté et obéissance.
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Domaine : christianisme.
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Sous-domaines : Catholicisme. Humanisme chrétien. Renaissance. Réforme et Contre-Réforme. Ordres religieux. Système scolaire.
- Profil : Ouvrage grand public.
Les points forts
- Le dialogue constant entre l’analyse de l’originalité jésuite et le contexte plus large de l’Europe chrétienne : le livre constitue autant une analyse du climat religieux des années 1540-1565 qu’une présentation des particularités jésuites en son sein.
- Le fait que la Compagnie soit un ordre religieux en même temps que sa rapide croissance internationale (Italie, Espagne, Portugal, Allemagne, France) permettent de faire sortir l’histoire religieuse du cadre national et d’appréhender un phénomène européen.
- Le chapitre sur les collèges (p. 289-345) fournit une vue d’ensemble sur ce phénomène fondamental pour l’histoire de l’éducation à l’époque moderne : l’historien du religieux permet ici de faire les liens entre humanisme, pédagogie et volonté de sauver les âmes.
- Plusieurs mises au point très utiles : les jésuites et le luthéranisme (p. 387-401) qui montre à quel point la fondation et le développement de la Compagnie est indépendant de l’expansion des hérésies ; « la papauté et les papes » (p. 420-439) qui dessine clairement les limites strictes dans lesquelles les jésuites comprennent le vœu d’obéissance au pape.
- La mise en valeur des tensions qui ont pu déchirer le groupe des premiers fondateurs (p. 465-474) permet de faire entrer cette histoire dans un processus dynamique de dialogue et de conflits qui est loin de l’habituelle image lisse et hagiographique.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Cinquième |
Histoire |
Les Réformes protestantes et catholiques |
Seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestantes et catholiques. |
C.M.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Période : Humanisme chrétien, Christianisme : Rites et pratiques : Monachisme, Christianisme : Période : Renaissance, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « O’Malley John W., O’MALLEY John W., Les premiers jésuites, 1540-1565, Paris, Desclée de Brouwer, Collection Christus Essais 88, 1999, 629 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/omalley-john-w-premiers-jesuites-1540-1565-paris