Histoire du christianisme
Sommaire
Résumé
La question de la réforme de l’Église est présente dans les traditions chrétiennes depuis les premiers siècles : cherchant à conformer profondément l’Église visible et la sainteté à laquelle elle prétend, il s’agit d’un défi pastoral sans cesse mis en avant par les clercs. Après avoir introduit son sujet en rappelant les questions essentielles de terminologie qui constituent une part importante des débats historiographiques autour de cette période (Réforme catholique, Contre-Réforme etc.), l’A. présente la première phase de réforme de l’Église latine, phase qu’il qualifie de « Réforme déclamée » (p. 23-34). Mettant en place des discours (cf. par exemple le concile « réformateur » de Latran V en 1512 dont le programme – mesuré – de réforme ne sera pas mis en œuvre), cette période est aussi celle d’expériences de réforme, auxquelles manque une certaine cohérence. Tant que l’urgence de la réforme n’est pas assumée par la papauté, il y a un véritable polycentrisme des tentatives de purification. Face à ces tentatives, se trouve la « réforme revendiquée » (p. 35) : celle des Réformateurs qui donneront naissance aux Églises protestantes. Ce défi ne fait que rendre plus urgente la nécessité de rendre à l’Église latine un visage pur. Menée par certains évêques dans leur diocèse, elle est ensuite définie par le concile de Trente, dont l’histoire est résumée (p. 75-91). Le concile ordonne la publication de certains livres qui doivent exprimer de manière pure la foi catholique et guider les pasteurs dans ce domaine : l’Index, la Vulgate, la profession de foi, le Catéchisme romain, le bréviaire et le missel. Des structures sont aussi mises en place afin de mener à bien la réforme définie par le concile. Au niveau central, ce sont les Congrégations romaines (réorganisation de la Curie par Sixte Quint en 1588) et au niveau local, c’est la remise en valeur des synodes diocésains et des conciles provinciaux. Quelques personnalités incarnent particulièrement bien la Réforme catholique : Charles Borromée, François de Sales, Pie V, Thérèse d’Avila et Robert Bellarmin sont ainsi présentés par l’A. (p. 113-125). L’A. abandonne ensuite les figures exemplaires pour résumer le rôle réformateur d’acteurs « collectifs » : Rome, qui tend à devenir le tout de la Réforme catholique, les évêques et les curés, de qui dépend l’application effective au niveau local, les princes, qui doivent aider l’Église en ce domaine, les religieux et les religieuses et, enfin, les laïcs « engagés » que l’on connaît sous le nom de « dévots » (p. 127-142). Le bilan de la Réforme catholique entre 1480 et 1620 est alors dressé : réussite de la reconquête dans certaines régions mais aussi nouveaux défis lancés par l’évangélisation, en particulier en Asie.
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Domaine : christianisme.
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Sous-domaines : Catholicisme. Clergé. Renaissance. Réforme et Contre-Réforme. Représentations collectives et mentalités. Théologie.
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Profil : Ouvrage grand public.
Les points forts
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Une présentation synthétique et avertie permettant ensuite d’approfondir grâce aux nombreuses références bibliographiques insérées dans le corps du texte.
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Le choix d’analyser la réforme de l’Église latine comme un phénomène transnational : le lecteur peut ainsi comprendre la réorganisation des structures telle qu’elle s’est appliquée de manière commune tout en restant attentif à la question des spécificités locales.
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La volonté de mettre en valeur l’enracinement médiéval du discours de réforme (surtout p. 23-27) ouvre le livre au-delà des bornes chronologiques d’abord annoncées.
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La distinction entre la proposition de réformes mystiques (Catherine de Sienne et Savonarole par exemple qui voient la solution aux maux de l’Église dans la sanctification personnelle et sociale) et la proposition de réformes institutionnelles visant à rendre visible au monde la sainteté de l’Église.
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L’attention de l’A. aux débats historiographiques et à leurs enjeux (en particulier le chapitre premier, « Les mots des historiens », p. 13-21).
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Un résumé très pratique des décrets de doctrine et de ceux de réforme du concile de Trente (p. 84-85) pouvant faire office de support de cours.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
La Réforme, les guerres de Religion. |
Cinquième |
Histoire |
Les Réformes protestantes et catholiques |
Quatrième |
Histoire |
Les divisions de l'Europe chrétienne entre catholiques et protestants (XVIIe siècle). |
Seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestantes et catholiques. |
C.M.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Origines et corpus : Théologie, Christianisme : Période : Renaissance, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Bedouelle Guy, BEDOUELLE Guy, La réforme du catholicisme (1480-1620), Paris, Éd. du Cerf, 2002, 159 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/bedouelle-guy-reforme-du-catholicisme-1480-1620