Préface de Danièle Hervieu-Léger. Annexes et références bibliographiques.
Sommaire
Résumé
Après un retour sur l’histoire des cinquante dernières années du catholicisme français (de la contestation à la remise en ordre), l’auteur rend compte de la nouvelle division du travail au sein de l’Église catholique romaine, rendue nécessaire par une démographie cléricale de plus en plus catastrophique. Les prudentes avancées du Concile Vatican II sur le rôle des laïcs et la modification du rapport des croyants à l’autorité (faisant prévaloir des modèles profanes) forment le cadre de cette nouvelle gestion. Le modèle du prêtre mâle, célibataire et consacré, comme unique détenteur du pouvoir religieux demeure et entraîne une gestion intensive de la main d’œuvre ecclésiastique ; recours privilégié aux prêtres âgés et aux diacres permanents plutôt qu’aux laïques que l’on maintient dans un statut précaire et flou de travailleurs temporaires et auxquels on refuse la visibilité liturgique. Cette absence d’un véritable statut des permanents laïcs conduit l’auteur à parler à leur propos « d’intermittents » de l’Église.
Ces nouveaux permanents, le plus souvent des femmes, sont bien acceptés socialement. Les fidèles les trouvent souvent plus accessibles que les prêtres dont l’éloignement est renforcé par leur très petit nombre et aussi par la remise en valeur par l’institution de leur caractère sacré. Ces permanents vivent leur rôle d’une manière apparemment gratifiante et sans conflit avec l’autorité sacerdotale à laquelle ils manifestent une grande fidélité. On peut toutefois se demander si la relative absence des prêtres, en particulier dans les aumôneries, n’entraîne pas une certaine dissolution de l’autorité ecclésiale auprès des fidèles. Cette absence des prêtres aurait aussi pour effet des « bricolages » rituels et des dépassements silencieux des normes liturgiques et sacramentelles romaines, pourtant réaffirmées à plusieurs reprises par le Magistère dans la période récente.
La forte présence des permanents laïcs dans des espaces et des rôles théoriquement réservés aux prêtres pourrait aussi contribuer à diminuer un peu plus la visibilité des prêtres. On peut donc s’interroger sur ce qu’il advient de l’idéal vocationnel sacerdotal. Les dimensions sacrificielles de l’engagement sacerdotal se trouvent en effet socialement dévalorisées. En revanche, la radicalité et l’ascèse sont bien considérées dans un monde qui valorise l’épanouissement personnel et la performance. Cependant, la préférence générale pour des investissements limités dans le temps mine aussi l’engagement sacerdotal, et cause le départ sans complexe de certains prêtres, éventuellement au nom de la réalisation de soi et de l’authenticité.
En conclusion, l’auteur souligne la plasticité de l’institution qui s’adapte et invente de nouveaux modes de fonctionnements à mesure que les difficultés surgissent, même si elle répugne au changement par nature.
Points forts
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
première pro |
histoire |
le fait religieux depuis 1850 - l'évolution des trois grandes religions monothéistes (mots-clés : monothéisme, croyance, rite, pratique, Église, communauté, fondamentalisme, pratiques religieuses |
terminale |
histoire |
évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
AP
Domaines religieux : Europe et religions : France, Christianisme : Période : Période contemporaine, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Béraud Céline, BÉRAUD Céline, Prêtres, diacres, laïcs. Révolution silencieuse dans le catholicisme français, Paris, Puf, « Le Lien social », 2007, 351 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/beraud-celine-pretres-diacres-laics-revolution