Sommaire

Résumé

Quand donc est né le peuple d’Israël ? A cette question, la Bible propose quatre réponses, mettant tantôt l'accent sur la conquête de Canaan, les pérégrinations des patriarches, l’alliance au Sinaï ou le temps des origines. Ces réponses, même si elles intègrent d’authentiques éléments historiques, nous montrent surtout comment les Hébreux d’époques ultérieures se sont représenté, dans le cadre du Proche-Orient ancien, la genèse de leur peuple.

Installés en terre de Canaan, les Hébreux sont confrontés aux attaques des Philistins et c’est dans ce contexte que la Bible nous décrit l’émergence de la monarchie en Israël, issue à la fois du désir du peuple et de la volonté de Yahweh. Après la parenthèse tragique du règne de Saül s’instaurent ceux de David et de Salomon. Peu de sources historiques extérieures à la Bible (inscriptions ou données archéologiques) confirment ce récit manifestement idéalisé et brossé de manière à légitimer les prétentions bien plus tardives du roi de Juda Josias ou du scribe Esdras à gouverner l’ensemble du peuple d’Israël.

C’est avec l’apparition des deux royaumes rivaux d’Israël et de Juda que le récit biblique peut enfin être mis en parallèle avec une importante masse documentaire issue des peuples du Proche-Orient ancien. On constate qu’il dévalorise volontairement les dynasties du royaume du Nord, pourtant bien plus puissant que celui du Sud. La disparition de ce royaume en 722 permet à la dynastie de David de briller de ses derniers feux avant d’être vaincue par la puissance babylonienne (587). Pendant l’exil à Babylone et surtout à l’époque perse, le yahwisme des prophètes devient enfin le ciment de la communauté d’Israël.

• domaine: judaïsme
• sous-domaine: judaïsme biblique, histoire des Hébreux
• profil: ouvrage à usage pédagogique et ouvrage spécialisé

Points forts

• Une prise en compte des travaux les plus récents de la critique biblique. Les A. soulignent que l’élaboration de la Tora n’a pas été une simple compilation mais une rédaction réfléchie et cohérente, axée autour d’une « théologie de l’histoire ».

• Une comparaison systématique des données bibliques avec les inscriptions du Proche-Orient de l’époque. Elle a d’abord pour but d’évaluer le degré d’authenticité historique du récit biblique et permet aussi de montrer combien une grande part de la littérature biblique s’enracine dans des modèles de l’Orient ancien. Les A. savent cependant souligner, quand il le faut, l’originalité de la Bible (par ex. dans sa conception de la royauté).

• De la finesse dans l’évaluation de l’historicité des traditions bibliques : certains éléments semblent fiables sur le plan historique (les récits patriarcaux cadrent bien avec ce que l’on sait de l’époque amorrite), d’autres relèvent plutôt d’anachronismes calculés (comme le motif de la pluralité des veaux d'or dans l'Exode) et d’autres enfin de préoccupations liturgiques ou symboliques (errance des Hébreux autour de la terre de Canaan).

• Une grande sensibilité aux lieux (Sichem, Shilo, Jérusalem) et aux figures, notamment les rois (de David, « fils de personne » comme l’empereur babylonien Nabopolassar à Cyrus le roi perse, idéalisé).

Usage dans les programmes scolaires

J. C.