Trois index (noms propres et de lieux, manuscrits cités, citations bibliques).
Sommaire
Résumé
Les études rassemblées, qui concernent surtout les IXe-XIIIe siècles, sont organisées autour de trois pôles (“ Lire ”, “ User ”, “ Gloser ”) afin de présenter ce qu’était l’activité des intellectuels du temps, les “ professionnels de la Bible ” (p. 8). C’est sans aucun doute la première partie qui retiendra le plus l’attention du non-spécialiste. Constituée de quatre mises au point générales, elle s’ouvre sur le court et utile article “ La Bible ” rédigé pour le Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval (Fayard, 1999). Le long texte “ Usages de la Bible ” placé en second chapitre propose un large tour d’horizon des formes d’imprégnation biblique dans les productions littéraires, imprégnation issue de la fusion culturelle qui s’est opérée entre les IVe et VIIe siècles. L’A. souligne en particulier la voie intermédiaire suivie par l’Église entre un texte biblique qui, au Moyen Âge, n’a jamais été uniforme, et la nécessité d’une relative homogénéité dans le corpus des écrits sacrés. Il rappelle la liberté prise par les auteurs médiévaux avec le texte biblique, mais aussi les limites de l’échange avec les autres religions et combien il fut “ aisé d’échanger des coups Bible en mains ” (p. 52). La page et demie intitulée “ Scansions ” (p. 52-54) introduit en quelques lignes une utile vision chronologique, des Carolingiens à la fin du Moyen Âge. Dans aucun autre article du recueil que “ L’exégèse biblique. Histoire d’un genre littéraire (VIIe-XIIIe siècle) ”, placé en chapitre 3, ne transparaît autant la volonté d’une approche d’historien, puisque l’A. entend montrer que la méthode, la forme et la fonction de l’exégèse ont toujours une implication sociale, particulièrement marquée lors des apogées intervenus aux IXe et XIIe siècles. Ces deux grands moments sont également mis en relief dans le chapitre 4 “ La relecture des Pères chez les commentateurs de la Bible dans l’Occident latin (IXe-XIIe siècles) ”, qui souligne comment, à travers le réemploi des Autorités (Pères de l’Église), les auteurs médiévaux ont oscillé “ sur la balance frêle qui sépare le désir de continuité et la frénésie de l’émancipation ” (p. 86). Entre deux études enracinées dans l’analyse d’un document — traité anonyme du début du XIe siècle sur la dédicace de Saint-Germain d’Auxerre (chap. 5), Bible des pauvres allemande du XVe siècle (chap. 14) — et qui font basculer le lecteur de l’univers monastique du Moyen Âge central à la spiritualité laïque du siècle précédant la Réforme, l’A. propose ensuite un parcours à travers les bibles “ atlantes ” utilisées pour la réforme de l’Église dans la seconde moitié du XIe siècle (chap. 6), les usages voire la manipulation de l’Apocalypse (chap. 7 et 8), les courants spirituels à la veille de la première croisade (chap. 9), les différentes versions textuelles, les gloses (voir Glose) et les paraphrases versifiées de la Bible (chap. 10-13).
- Domaine : christianisme
- Sous-domaines : Catholicisme. Moyen Âge. Bible. Clergé. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Théologie. Exégèse. Liturgie.
- Profil : Ouvrage spécialisé
Points forts
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Une démarche soucieuse d’étudier les usages de la Bible comme des objets d’histoire, prenant notamment en compte le fait que “ les intellectuels sont rarement innocents, ils travaillent eux aussi à la sclérose ou à la rénovation du tissu social ” (p. 127-128).
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Un ensemble assez cohérent qui allie généralités et érudition en mettant à mal certaines idées reçues, en particulier la conception d’une exégèse monolithique imposée “ d’en haut ” par Rome et les théologiens parisiens, ou encore celle d’une unique version latine de la Bible qu’auraient imposée les autorités ecclésiastiques, lesquelles auraient aussi interdit aux laïcs de lire cette dernière et combattu farouchement toute traduction en vernaculaire.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Seconde |
Histoire |
Naissance et diffusion du Christianisme |
Seconde |
Histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle, carrefour de trois civilisations : Islam, Chrétienté occidentale, Empire byzantin (Moyen Âge) |
Terminale |
Allemand |
Langue et identité nationale : la traduction de la Bible par Luther |
Terminale |
Espagnol |
Facteurs de cohésion : la religion catholique |
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Origines et corpus : Théologie, Christianisme : Période : Moyen Age, Christianisme : Rites et pratiques : Liturgie, Christianisme : Origines et corpus, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Origines et corpus : Bible
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Lobrichon Guy, LOBRICHON Guy, La Bible au Moyen Âge, Paris, Picard, “ Les médiévistes français ”, 2003, 247 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lobrichon-guy-bible-au-moyen-age-paris-picard