Deux index (noms de personnes, noms de lieux et reliques)
Sommaire
Résumé
Contrairement à ce que laisse entendre le titre de l’ouvrage, l’auteur ne place pas le pèlerinage en Galice au centre de sa réflexion, mais entame une large étude sur la dévotion à saint Jacques dans la France médiévale et ce, à partir de sources variées. Après avoir, dans un premier chapitre, proposé un bilan historiographique des études sur Saint-Jacques de Compostelle (« La recherche compostellane. Au service de quelle cause ? »), elle s’intéresse plus particulièrement à la figure du saint et à son culte.
Au Moyen Âge, saint Jacques est à la fois « un et multiple » (chap. II), puisque, à saint Jacques le « Majeur » qui repose en Galice et à son homonyme « Mineur » voulus par Compostelle et les Dominicains aux xiie et xiiie siècles, s’ajoutent des Jacques orientaux. Si saint Jacques présente donc un visage composite, il est incontestablement vénéré par les laïcs qui cherchent auprès de lui un peu de réconfort face à la mort (chap. III) et dans l’existence (chap. IV). Saint thaumaturge et protecteur, il est davantage invoqué que les autres apôtres et saints, les mentalités médiévales lui prêtant de nombreux dons. Plus que par l’accomplissement de pèlerinages à Compostelle, son extrême popularité se mesure à l’aune de ses reliques (chap. V) qui, en Europe, suscitent des miracles.
Saint-Jacques-de-Compostelle n’est pas l’unique lieu de sépulture du saint ; d’autres églises, véritables « sanctuaires de substitution », assurent le culte et la garde des reliques. Des pèlerinages à saint Jacques fleurissent en France (chap. VI), comme des hôpitaux à l’usage de l’ensemble des voyageurs (chap. VIII). Apparaissent aussi des confréries (chap. VII) dont les membres, peu nombreux et d’extraction sociale généralement élevée, ne sont pas uniquement d’anciens pèlerins de Compostelle.
Après l’étude des « chemins de Saint-Jacques », qui ne conduisent pas toujours en Galice, mais mènent plus fréquemment à des sanctuaires de proximité dédiés à l’apôtre (chap. IX), la seconde partie de l’ouvrage aborde le monde des pèlerins (chap. X-XIX). Ceux-ci, des anonymes moins nombreux qu’on l’a laissé croire, sont mus par des raisons diverses (chap. X). Ils côtoient des hommes illustres souvent animés par d’autres motivations que la seule dévotion. S’y ajoutent tous ceux, fictifs, nés de l’imagination des hommes de lettres et qui relèvent de la production hagiographique.
Le livre s’achève sur le « triomphe de Compostelle » (chap. XX), qui sort renforcé de la disparition progressive des autres lieux saints en devenant, dans une Espagne restée très catholique, l’unique sanctuaire voué à saint Jacques après la Contre-Réforme.
Points forts
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Grâce à une problématique novatrice et de nouvelles sources, l’auteur révise certains poncifs (les « chemins de Saint-Jacques », le fonctionnement des confréries, etc.), permettant ainsi à saint Jacques et surtout à Compostelle de retrouver toute leur place dans le système de valeur et de pensée façonné par les hommes du Moyen Âge.
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La « déconstruction » de Compostelle — qui ne fut pas une réalité médiévale — constitue un utile outil pour présenter certains aspects des pratiques sociales et religieuses de notre époque.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
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Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Seconde |
Histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle, carrefour de trois civilisations : Islam, Chrétienté occidentale, Empire byzantin (Moyen Âge) |
Terminale |
Histoire |
Évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
Terminale |
Espagnol |
Facteurs de cohésion : la religion catholique |
L.B.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Origines et corpus, Christianisme : Rites et pratiques : Liturgie, Christianisme : Rites et pratiques : Monachisme
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Référence du document
Recension : « Pericard-Mea Denise, PERICARD-MEA Denise, Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Âge, Paris : Presses Universitaires de France, « Le nœud gordien », 2000, 385 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/pericard-mea-denise-compostelle-cultes-saint-jacques