Sommaire

Résumé

Partant de l’installation des premiers Juifs en Gaule, l’A. décrit leur situation, plutôt paisible sous les Mérovingiens, puis les Carolingiens, avant de se dégrader, malgré la protection royale, tout au long du Moyen âge. Dans le même temps, les communautés s’organisent et connaissent un essor économique et culturel.

À partir du XVI^e siècle, les différences régionales s’accentuent et à la veille de la Révolution, les Juifs forment un agrégat de « nations ». Les communautés de l’Est (ashkénazes) se distinguent de celles du Sud (sépharades) chacune d’elles étant encore divisée en groupes de culture et de statut différents.

La Révolution marque un tournant décisif grâce au décret d’émancipation, aboutissement d’une réflexion entamée bien avant la Révolution par les cercles des Lumières, juifs et non juifs. L’intégration fait suite à l’émancipation et s’effectue tout au long du XIX^e siècle. C’est sous la III^e République que s’achève la construction du franco-judaïsme.

Ce modèle franco-judaïque est déstabilisé dès la fin du XIX^e siècle par l’arrivée massive de nouveaux immigrés, la naissance de l’antisémitisme moderne, l’affaire Dreyfus et l’émergence du projet sioniste. Dans l’entre-deux-guerres, une nouvelle ligne de partage apparaît entre Juifs nouvellement immigrés, de culture yiddish, et autochtones israélites français. La Seconde Guerre mondiale, qui a vu la disparition d’environ un tiers de la collectivité juive de France, crée de nouveaux clivages ainsi qu’une nouvelle réflexion identitaire. L’afflux des Juifs d’Afrique du Nord dans les années 60, enfin, lui insuffle un regain de dynamisme et de nouvelles valeurs.

• Domaine : judaïsme.

• Sous-domaine : Histoire des Juifs

• Profil ouvrage : grand public

Points forts

• Une synthèse des recherches les plus importantes et les plus récentes sur chacune des périodes traitées. La bibliographie, classée et annexée à la fin du livre, est très utile.

• Une approche historique plurielle, qui met les événements en relation dans leur contexte économique, social, culturel ou encore religieux. Cela permet de replacer la trajectoire de la collectivité juive de France, à la jonction de l'histoire de France et de l'histoire des Juifs.

• Une réflexion sur l’identité spécifique de la collectivité juive de France, qui a exercé une véritable fascination sur le reste de la diaspora. À cet égard, l’analyse du franco-judaïsme, né de l’émancipation et de la volonté d’intégration qui l’a suivie, (ch. 6 à 9) est très éclairante.

• L’insistance sur la pluralité des expériences juives en France. L’A. souligne les différences régionales et socio-culturelles. Les barrières culturelles et politiques entre Juifs autochtones et nouveaux venus sont bien analysées.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

H.G.