Glossaire, Index.
Sommaire
Résumé
Dès l’avant-propos, il est précisé qu’il s’agit d’une histoire des curés au sens strict du terme, le curé étant défini comme le « prêtre qui a charge d’âmes (cura animarum), qui est responsable de la paroisse ». Le propos est donc plus circonscrit que dans une histoire des prêtres ou des clercs. L’ouvragen’en est pas moins très ambitieux puisqu’il couvre toutes les périodes, des premiers temps du christianisme à nos jours, et s’étend à l’ensemble de l’Occident.
Dès le chapitre premier, CV montre comment, lors de la christianisation de l’Occident, a lieu un double processus de structuration de l’espace avec l’émergence de la paroisse, et de hiérarchisation et de différenciation du clergé. Bien que concurrencée par d’autres structures ecclésiales, notamment les ordres mendiants, et laïques, la paroisse parvient au cours du Moyen Âge, tout particulièrement à partir de l’ « offensive pastorale » de la fin du xiie siècle, à s’affirmer comme incontournable en ce qui concerne la cure d’âme. En son sein, le rôle du curé se précise, s’organisant autour des trois fonctions principales que sont l’administration des sacrements, l’enseignement et l’exercice d’un contrôle social sur la conduite des paroissiens.
En commençant par un retour sur le xve siècle, NL insiste sur les éléments de continuité entre la fin du Moyen Âge et l’époque moderne. Cette période charnière est en effet marquée par l’ « urgence de la réforme de l’Église » (p.156) dont les curés sont l’objet de nombreuses critiques. Luther, partisan du choix par la communauté de son pasteur, de la liberté pour le clerc de se marier et de l’abandon du sacrement de l’ordre, développe des positions radicales qui l’amènent à la rupture avec le catholicisme. Le concile de Trente (1545-1563) constitue une autre voie de réforme, interne et non schismatique. Le mouvement de sacerdotalisation du clergé lancé par le concile se poursuit au cours des siècles suivants. Ainsi les séminaires qui se développent pour un grand nombre aux mains des nouvelles sociétés de prêtres que sont les sulpiciens et les oratoriens, constituent des instances de formation mais aussi de socialisation, marquant les esprits et les corps. Assurant de nombreuses fonctions d’assistance mais aussi souvent un rôle de médecin, d’agronome et généralement d’auxiliaire de l’administration, le curé est perçu au xviiie siècle comme participant à un « service public d’utilité sociale ».
Les chapitres rédigés par ML sur le xixe siècle traitent de thèmes comme : l’apogée de l’idéal sacerdotal sous l’influence sulpicienne et le développement des grands séminaires, la paupérisation relative des curés, les oppositions entre tendances gallicanes et ultramontanisme, le développement des œuvres catholiques, l’anticléricalisme(s). Le grand intérêt de cette partie réside dans les perspectives comparatistes développées par l’A.
Après avoir montré le relatif apogée de la charge curiale dans l’entre-deux-guerres face à des tentatives de réformes encore bien timides, LP met en évidence les forces de déstabilisation de la paroisse et de son curé qui marquent l’Occident par la suite. Nouvelles formes de division du travail religieux avec l’engagement croissant des laïcs et des diacres dans la cure d’âme, redistribution du pouvoir au sein des structures diocésaines, paroisses d’élection, en sont les principales manifestations.
Points Forts
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Un utile glossaire que l’on peut consulter en fin d’ouvrage
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La conclusion rédigée par NL constitue une excellente synthèse de l’ensemble de l’ouvrage
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La richesse d’une perspective qui vise à rendre compte du curé à travers les temps, non pas uniquement en tant que « professionnel du sacré », mais qu’acteur social.
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L’ensemble des parties toutes très denses constitue un outil très précieux pour tous ceux qui s’intéressent aux curés et à leur histoire.
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Domaine : Christianisme.
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Sous-domaines : Généralités, Catholicisme, Clergé
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Profil : Ouvrage spécialisé.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
cinquième |
Histoire |
l'Église en tant qu'acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
cinquième |
Histoire |
les Réformes protestante et catholique (Renaissance) |
quatrième |
Histoire |
les divisions de l'Europe chrétienne entre catholiques et protestants (17e siècle) |
seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestante et catholique (Renaissance) |
première |
Histoire |
caractères de la vie religieuse en Europe et en Amérique du Nord (19e siècle) |
première |
Histoire |
étude des modifications des pratiques religieuses depuis 1945 [programme 2002] |
première pro |
Histoire |
le fait religieux depuis 1850 - l'évolution des trois grandes religions monothéistes (mots-clés : monothéisme, croyance, rite, pratique, Église, communauté, fondamentalisme, pratiques religieuses |
Terminale |
Histoire |
évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
C.B.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Généralités, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Lemaître Nicole, LEMAITRE Nicole, Histoire des curés, Paris, Fayard, 2002. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lemaitre-nicole-histoire-cures-paris-fayard-2002