Sommaire

Résumé

L’Académie des sciences morales et politiques a été chargée par le Premier Ministre de la commémoration officielle du centenaire de la loi de Séparation de 1905, cela s’est traduit par l’organisation de quatre colloques à l’Institut de France et par la publication de cet ouvrage dont le propos est de présenter « les événements, les idées, les hommes, les débats, les documents » (introduction p. 9). Trois parties scandent l’ouvrage : avant, pendant et après la séparation. La première rappelle la marche vers la République laïque, de l’Antiquité au XIX^e siècle : les relations des chrétiens avec l’empire romain, la collusion entre pouvoir politique et pouvoir religieux mais les tensions également parfois entre le roi et le pape, la Révolution française et les religions, Napoléon et les cultes, le réveil religieux dans la France libérale et romantique.

La question des relations entre l’État et les religions au milieu du XIX^e siècle est étudiée à travers l’activisme pro-catholique, le Syllabus de Pie IX condamnant le monde moderne, la volonté politique de la Troisième République de laïciser la société française : la séparation de l’Église et de l’École, le ralliement des catholiques à la République.

La seconde partie évoque la naissance douloureuse de la laïcité française avec la séparation : la loi de 1901 qui fixe le statut juridique des associations, la politique d’Émile Combes contre les congrégations, le développement de l’anticléricalisme, la rupture des relations diplomatiques entre Paris et le Vatican, le débat d’opinion sur la séparation dans la presse et chez les hommes politiques, la préparation de la loi de Séparation, la bataille des inventaires puis la mise en place de la loi de 1905 : l’acceptation par les protestants et les juifs des associations cultuelles demandées mais refus par le pape Pie X pour les catholiques. La troisième partie traite des évolutions des relations entre l’État et les religions depuis 1905 : Union sacrée pendant la Première guerre mondiale qui contribue à un rapprochement des religieux et de la population, formation des associations diocésaines, diversification religieuse de la société française avec en particulier l’arrivée de l’islam dans la métropole, devenu aujourd’hui la seconde religion de France, l’École comme enjeu essentiel de la laïcité, les relations entre l’État et les cultes, la diversité des régimes cultuels dans les pays de l’Europe et les règles de droit international, héritages juridiques et symboliques de la loi de 1905.

Points forts

• On entre de façon très vivante dans les débats parlementaires de 1905, les propos de l’époque sont largement cités (écrivains comme Victor Hugo, Émile Zola, ou hommes politiques comme Pierre-René Waldeck-Rouseau, Émile Combes, Jean Jaurès, Maurice Allard...).

• Des encadrés bienvenus présentent des acteurs politiques importants de l’époque ou bien offrent des éléments d’information sur des thèmes aussi divers que les juifs du royaume de France ; la politique et la religion dans la guerre de Vendée ; les protestants et la mise en place de la loi de 1905 : la mosquée de Paris ; le régime des cultes en Alsace Moselle ; le Vatican et la laïcité française ; le bouddhisme en France : le statut des aumôniers ...

• Un texte simple et clair, accessible à tous, qui témoigne d’un souci de mise en perspective historique.

• Une iconographie superbe et très abondante (parfois en pleine page) qui fait appel à des peintures, des portraits officiels, des caricatures, des dessins, des photographies.

Utilisation possible dans les programmes scolaires