Sommaire

Résumé

L’A. a écrit un manuel sur l’histoire des espaces germanophones en portant une attention particulière au facteur religieux sans ignorer les évolutions économiques et politiques. L’ouvrage traite des années 1517 à 1618 (l’aube de la Guerre de Trente ans).

La période entre 1517 et 1555 est analysée de manière diachronique sous l’angle de la genèse et de l’affirmation du protestantisme. Après avoir mis en valeur la constitution du luthéranisme comme théologie et ses évolutions, l’A. présente le ralliement des différents princes allemands à la nouvelle doctrine. Mais il ne se contente pas de présenter les succès « luthériens » à proprement parler. Les Réformateurs les plus importants de l’espace germanophone (Bucer, Zwingli) sont eux aussi étudiés ainsi que ceux qui, tels les anabaptistes dépassent les Réformateurs officiels par leur radicalisme. Les rapports conflictuels entre les différentes confessions protestantes et le pouvoir impérial sont ensuite présentés. Ces rapports s’achèvent avec la paix d’Augsbourg (1555) qui sanctionne la division confessionnelle de l’Empire.

La deuxième partie de l’ouvrage analyse de manière synchronique la période 1555-1618. Les évolutions politiques sont appréhendées à l’aune de la confessionnalisation. D’un point de vue religieux, ces années sont aussi celles de la construction d’une orthodoxie (les querelles théologiques qui déchirent le monde luthérien trouvent peu à peu leur résolution) ainsi que d’un nouveau clergé qui doit être savant et qui fonctionne souvent par lignées familiales se succédant à un poste donné. L’A. examine ensuite le renouveau du catholicisme dans les espaces qui lui sont restés fidèles : le processus de Contre Réforme met du temps à se mettre en place, le soutien que lui apportent les nouveaux ordres religieux (jésuites) ou encore certains des évêques les plus importants de ces territoires, lui assurent le succès à la veille de la Guerre de Trente ans et permettent la conservation des aspects traditionnels de la piété catholique tout en l’ouvrant aux nouveautés post-tridentines. De manière générale, l’histoire des espaces germaniques à partir du milieu du xvi^e siècle est dominée par la dogmatique : chaque Église (catholique, luthérienne ou calviniste) se présente comme détenant la seule Vérité. Cette prépondérance de la dogmatique va de pair avec la constitution d’un réseau clérical serré permettant de contrôler les comportements, notamment par l’enseignement ou par la lutte contre la sorcellerie. En Suisse, c’est la montée en puissance religieuse de Genève qui attire l’attention mais les cantons catholiques mettent en œuvre la Réforme tridentine, aidés en cela par la nonciature rendue permanente en 1579. Le dernier chapitre expose les étapes de la « Marche vers la guerre (1608-1618) » (p. 511-523) qui permet de mettre en valeur l’importance des facteurs politiques et religieux dans la dynamique d’opposition qui conduisit à la Guerre de Trente ans.

• Domaine : christianisme.

• Sous-domaines : Catholicisme. Protestantisme. Renaissance. Réforme et Réforme catholique. Pratiques religieuses. Croyances. Vie politique.

• Profil : Ouvrage grand public.
  

Les points forts

• Un manuel bien construit, rédigé par l’un des meilleurs connaisseurs de l’espace germanique de cette époque qui permet de se familiariser avec cette page de l’histoire européenne qui est méconnue en France.
• Un juste équilibre entre les différents schémas d’explication historique : si l’histoire religieuse est indéniablement privilégiée, elle n’est pas coupée des aspects politiques, sociaux et économiques qui peuvent l’expliquer.
• Un guide sûr pour se repérer dans les querelles théologiques du monde des Réformes et dans la spécificité de chacune de ses familles les plus importantes.
• Une grande attention aux « vaincus » de l’histoire des Réformes que sont les anabaptistes et dont l’histoire complexe est restituée avec rigueur et pédagogie (p. 143-152 ; 173-175 ; 469-470).
• De nombreuses représentations figurées : 12 cartes, 12 figures, 10 tableaux.
• Un index très complet (onomastique, topographique et thématique) ainsi qu’une abondante bibliographie permettant d’approfondir le sujet.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

C.M.