Sommaire
Résumé
Utilisant des sources variées (textuelles, iconographiques et archéologiques), l’A. propose, à travers l’exemple du domaine funéraire, de se livrer à une réflexion sur l’univers des rites, des pratiques commémoratives et des lieux d’inhumation dans la chrétienté occidentale entre le début du VIIe siècle et le début du XIe siècle. L’ouvrage est structuré en trois temps : I. “ le modèle d’une mort chrétienne ” — II. “ Corps et âmes entre famille et Église ” — III. “ Le cimetière chrétien et ses enjeux ”. Dans un premier ensemble thématique, la question est envisagée à partir des traditions bibliques et patristiques, avant que la réflexion ne s’ouvre sur le baptême, la pénitence et la communion, sur ces principaux éléments de la sacramentaire chrétienne qui sont mis en perspective par rapport à la mort et au salut. Dans la période qui s’étend du VIIe au Xe siècle, l’Église, qui fixe sa liturgie et qui cherche à diffuser plus largement des modèles établis, devient un intermédiaire privilégié dans la célébration du souvenir des défunts. Si à partir de la réforme carolingienne le discours des clercs sur la mort se teinte de “ sombres descriptions des tourments qui attendent les damnés ” (p. 33), l’intercession sacerdotale, l’onction du malade, la pénitence et le viatique peuvent aider le défunt dans sa réconciliation avec Dieu. Dans une seconde partie, l’A. fait ressortir l’enjeu majeur que représente la mort et la maîtrise du cadavre entre deux forces concurrentes : l’Église, qui espère encadrer et maîtriser tous les éléments de la vie sociale dans l’accompagnement liturgique des dépouilles, et la société laïque, qui entend conserver ses anciennes pratiques funéraires. À l’intérêt des autorités ecclésiastiques pour les coutumes ancestrales non chrétiennes qu’elles désiraient annihiler pour élaborer un véritable modèle chrétien de mort et de sépulture, s’ajoute un contrôle de plus en plus étroit des funérailles, qui prend forme dans une ritualisation croissante de l’accompagnement du corps et des manifestations du deuil. À cette “ ritualisation progressive ” qui manifeste la “ cohésion de la société chrétienne ” en marche (p. 78), répond l’après-funérailles, temps de la mémoire du défunt. La confrontation des textes (liturgiques et canoniques) à la documentation archéologique clôt ce travail sur le cimetière et les tombes, que l’A. envisage comme lieu, symbole et enjeu de la mémoire funéraire. Les épitaphes, peu nombreuses, les écrits lapidaires sur les tables d’autel rapprochent les morts des vivants et constituent des appels à la prière. Signe de l’affirmation de la communauté chrétienne, le cimetière devient indissociable du droit paroissial (voir paroisse) de la sépulture qui en fixe les contours, les conditions d’accès et qui fait de cette circonscription territoriale de plus en plus proche du monde des vivants une “ structure d’encadrement ” d'autant plus fondamentale qu'elle se situe au cœur de la représentation sociale.
- Domaine : christianisme
- Sous-domaines : Catholicisme. Moyen Âge. Images et représentations. Architecture. Espace et territoires. Clergé. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Naissance et diffusion du christianisme. Théologie. Exégèse. Liturgie.
- Profil : Ouvrage spécialisé
Points forts
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Une étude à la croisée des disciplines, entre l’enseignement des textes et les pratiques réelles révélées par l’archéologie.
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La mise en évidence de l’importance de l’époque carolingienne : du milieu du VIIIe siècle à la fin du IXe est intervenue une véritable “ mise en ordre ” caractérisée par l’importance accordée à la paroisse, structure désormais essentielle de la vie du chrétien.
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Une analyse précieuse pour une histoire longue des rapports des hommes à la mort.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
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Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Troisième |
Anglais |
Vocabulaire ayant trait à la vie religieuse |
Terminale |
Histoire |
Évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Origines et corpus : Théologie, Christianisme : Période : II°-X° siècles, Christianisme : Période : Moyen Age, Christianisme : Rites et pratiques : Liturgie, Christianisme : Origines et corpus, Christianisme : Arts : Architecture, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Treffort Cécile, TREFFORT Cécile, L’Église carolingienne et la mort, Lyon, PUL, “ Collection d’histoire et d’archéologie médiévales ”, 1996, 220 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/treffort-cecile-leglise-carolingienne-mort-lyon-pul