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« Un premier déclic fut ma rencontre avec un jeune homme, incapable de m'expliquer les raisons théologiques ou politiques de son engagement, mais parlant avec passion des temps héroïques de la naissance de l'islam, mélangeant des références de films hollywoodiens à un prêchi-prêcha superstitieux. Un "groupie" du Prophète et de ses compagnons. Un chevalier d'une Table ronde syrienne à la poursuite du Graal islamique. »

Au fil de ses entretiens de psychiatre pénitentiaire avec des détenus djihadistes, Guillaume Monod remarque que le djihad fonctionne pour eux comme un mythe « qui leur offre l'opportunité de partir en quête d'un idéal, d'acquérir un savoir qu'ils n'ont pas trouvé dans les écoles de la République et de donner à leur vie une dimension héroïque qui dépasse et transcende la stérilité d'un quotidien ennuyeux ». Comme « le terme d'une réflexion » qui a « débuté, poussé et mûri », puis s'est « arrêtée, figée, pour laisser libre cours au passage à l'acte mortifère ».